22 décembre 2007

Chemin de croix

Ce jour là, j'avais rendez-vous pour un entretien. J'arrive non sans mal pil à l'heure au pied de l'immeuble. Je sonne à l'interphone pendant 5 à 10 minutes sans réponse. C'est finalement un indigène qui m'ouvre en sortant pour rentrer chez lui.

Ayant pénétré dans le hall de l'immeuble, je recherche tout naturellement le nom de la société sur les boîtes aux lettres pour me renseigner sur l'étage auquel me rendre. Et là, rien. Je cherche l'ascenceur des yeux et je tombe fort à propos sur une pancarte « accueil » de la société.

Enfin « pancarte », c'est un bien grand mot ... tout juste une feuille A4 landscape imprimée sur une jet d'encre d'entrée de gamme. Le logo de la société est upscalé à outrance sans interpolation d'aucune sorte. L'agglomérat de pixels en patataoïde qui en résulte est tout juste reconnaissable.

Je me dirige vers la porte qui m'est indiquée et qui n'est pas même fermée. Derrière: un couloir vide; sur lequel donnent des fenêtres de bureaux aux stores dûement baissés. Bonjour l'accueil. Je m'assois et j'attends sagement qu'on vienne me chercher en reprennant mon dernier livre en cours au chapitre où je m'en était arrêté la veille en m'endormant.

Las, nulle âme charitable ne vient m'enlever à ma lecture. Alors au bout de 5 minutes, m'impatientant, j'ose aller frapper à la porte d'un des bureaux. Pas de réponse. J'ouvre tout de même et demande Madame Machin, la recruteuse avec laquelle j'ai rendez-vous. Réponse laconique d'un des éléments de ce qui semble être un mini pool de secrétariat: « je ne la connais pas, allez voir dans les étages ». Quel étage ? Et bien ma foi ... tous ceux occupés par la société. L'intégralité de l'immeuble pour ainsi dire.

En route pour un lift --scan floor* !

Premier étage: plateau de développements, jeunes diplômés, silence de mort. Ils doivent jouer au cimetierre pour se détendre en fin de semaine. Quoi qu'il en soit, ça ne doit pas être là.

Second étage, les portes de l'ascenceur s'ouvrent directement sur ce qu'il est convenu d'appeler un débarras. Pêle-mêle, s'entassent des chaises en plastique cassées et des chutes de panneaux d'isolation thermique jonchent le sol, constellé ça et là d'autres joyeusetés que personne n'a osé prendre la responsabilité de porter à la déchetterie la plus proche. Et au milieu de tout cela, sans même une porte de séparation, le hall d'entrée d'une des filiales du groupe. Le regard halluciné et le cerveau encore occupé à essayer de se remettre de cette vision surréaliste, mon doigt trouve tout seul le bouton de l'étage suivant.Putain on aurait dit mon appart' !

Troisième. Encore un plateau. Cette fois, je me tape l'incrust. Personne ne tique à mon arrivée et je dois apostropher un employé pour lui demander s'il connaît la personne que je recherche. Encore une réponse négative: « si c'est pour un recrutement, vous pouvez peut être essayer le dernier étage ». Ben oui ! De toute façon si ce n'est pas le bon, je pourrais toujours redescendre hein ... Je savais que j'aurais dû aller voir un walkthrough sur gamefaqs ...

Arrivé au dernier étage, pas de sonnette à la porte. J'ouvre. Elle n'est pas fermée. Tout le monde rentre donc ici comme dans un moulin ? L'entrée sert de salle d'attente. Toujours personne pour m'accueillir. Ayant déjà 20 bonnes minutes de retard suite à mes pérégrinations je décide de ne pas me faire une seconde salle d'attente pour rien. Je me dirige vers le premier bureau visible et je demande à la personne qui s'y trouve.

Et là, ô miracle, enfin quelqu'un qui connait mon interlocutrice ... Ça n'aura pas été
sans mal.

Et le plus drôle dans tout cela ? Après la moitié des étages et plusieurs employés qui ne la connaissaient pas, la recruteuse osera me sortir le sempiternel « société à taille humaine » pour ne pas déroger aux us en vigueur.

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