26 août 2006

Topologie réseau

Il y a des jours comme ça, où il est difficile de travailler.
J'étais connecté à un dans mon bureau, à deux mètres de mon poste de travail. Les temps de réponse étaient tellement lents que j'avais l'impression de suivre une poursuite en Traban au fond d'une piscine.

Je décidais donc de diverses par le des claviers afin de quelques Vérités aux Grands Ordinateurs. ifconfig -a, ipconfig. Le Mystère m'était alors révélé: l'entreprise disposait de plusieurs sous- entre eux. Mon poste de travail était par exemple sur le réseau 10.4.0.0/255.255.0.0 alors que mon serveur appartenait au réseau 192.168.3.0/255.255.255.0.
Chaque machine ignorait bien évidemment le réseau de l'autre. Pour communiquer entre elles, elles passaient par la par défaut, celle qui permettait de se connecter à , très certainement avec force .

Tous les réseaux partageaient la même couche physique; un bon vieux réseau /. Une fois suivis les des câbles , je m'aperçus que pour parcourir la et demi qui les séparaient, mes deux machines devaient passer par un parcours minotaurien: sortir du bureau, se rendre à la de qui raccorde le bureau, partir vers la , repartir dans la de (la même ou une autre), puis revenir dans le bureau avec un petit cadeau souvenir.

Pour des questions de sécurité la était un passage obligé pour tout le monde. Entre les des légions de postes de travail qui passaient leur temps à vérifier si leurs petits copains étaient là parce qu'ils se croyaient tous , et les qui mettaient leurs (voire leurs ) sur les serveurs de réseau, la sous était complètement .
Pas étonnant que ça dans le yahourt. Il n'y avait pas que l'air qu'on brassait ici, il y avait aussi les ferments lactiques.

Ayant quelque au en ce jour (veille de weekend motivatrice), je me voyais .
Première solution, demander à l'équipe réseau. Remplir le formulaire WKPX 9-2 en triple exemplaire contre-signé par mon n+3 (mon n+2 étant en vacances), en priant pour que quelqu'un répondit à mes avant l' 2007.
Seconde solution, . Me voila donc parti en croisade. Saint prie pour moi, pauvre . Maintenant et à l'heure de mon dernier .

Première décision: saisir non sans le d'avoir un dans mon bureau pour connecter les deux machines en direct physiquement. Au jeu des câbles musicaux, je finis par trouver une configuration satisfaisante malgré que les câbles eut été limités en nombre et en longueur.
Je n'avais pas fait Sup de Tetris en .

Seconde action à entrependre: expliquer aux deux machines qu'elles étaient désormais connectées plus intimement.
En , cela se dit: route add 10.4.95.12 netmask 255.255.255.255 eth0.
Il fallu par contre bien à ne pas la créature redmondienne +12 +12 vol / initiative / piétinement; je m' dans son propre : route add 192.168.3.222 mask 255.255.255.255 10.4.95.12.

Troisième phase, (et non ) de ces commandements dans les tables de la loi du des deux machines (dernier pour ce soir, NdD).
Pour le poste de travail, il n'existait pas d' prévue. Il fallait donc un petit qui se serait lancé à chaque et ... une ou deux fois pour vérifier que le soit d'.
Pour le , c'était une autre paire de (ça fait un ). Il existait bien un automatisant la , encore eut-il fallu qu'il fût documenté. (Tiens, mon manager avait dû aussi participer à ce projet ...)
Après un rapide du nom et du qu'il utilisait, j'étais à même d'écrire correctement le petit billet doux .

Une dernière petite pour que la qui n'avait pas réussi à sa vitesse puisse fonctionner à ses capacités : mii-tool -F 100bastTx-FD eth0.

Une matinée de perdue pour mon projet. Mais quelle que de pouvoir goûter à nouveau à l' !

Lois et Histoire

Plus une entreprise grandit, plus elle engage de gens médiocres mais néanmoins surpayés.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que les cadres en place redoutent l'arrivée de concurrents en puissance. La meilleure manière de ne pas créer de rivaux dangereux consiste à engager des incompétents. La meilleure façon de supprimer en eux toute velléité de faire des vagues est de les surpayer. Ainsi les castes dirigeantes se trouvent assurées d'une tranquilillité permanente.
Edmond Wells,
Encyclopédie du savoir relatif et absolu, tome II.

Dans une organisation quelconque, si quelqu'un fait bien son travail, on lui confie une tâche plus complexe. S'il s'en acquitte correctement, on lui accordera une nouvelle promotion. Et ainsi de suite jusqu'au jour où il décrochera un poste au-dessus de ses capacités. Où il restera indéfiniment.
.
D'abord, dans une organisation, le travail est réalisé par ceux qui n'ont pas encore atteint leur niveau d'incompétence. Ensuite, un salarié qualifié et efficace consent rarement à demeurer longtemps à son niveau de compétence. Il va tout faire pour se hisser jusqu'au niveau où il ne sera plus bon à rien !
Laurence J. Peter,
La « hiérarchologie ».

Si un manager a dix personnes sous la main pour exécuter une tâche dont pourraient s'acquitter cinq personnes en une semaine, on pourrait penser arithmétiquement qu'il en aura fini au bout de deux jours et demi. Eh bien, non. Il rajoutera ce qu'il faut de complications, réunions, consultations pour que le chantier dure effectivement une semaine à dix personnes.
Exemples.
Nous connaissons tous de ces chefs de projet qui brassent de l'air pour justifier leur existence. Nous avons tous également constaté que le fait d'ajouter des ressources supplémentaires - intérimaires, consultants extérieurs - pour accélérer un projet aboutit à l'effet inverse et le retarde plus encore
C. Northcote Parkinson,
Loi .

Après plusieurs siècles de domination technologique et de conquêtes, la chute de l'empire Romain s'annonçait. Son peuple menait maintenant une vie dévouée à Épicure, ne demandant que du pain, des jeux et des plaisirs. Il se reposait sur ses esclaves, il avait cessé d'apprendre et de progresser. Les esclavent peuvent vivre de leur travail sans leurs maîtres, l'inverse est beaucoup plus difficile.
Applications.
Un travailleur pourra se débrouiller sans supérieur, l'inverse sera beaucoup plus difficile. C'est la personne qui fait le poste et non le poste qui fait la personne.
,
le texte ci-dessus

25 août 2006

Délivrance

Voilà quelques temps que je n'avais pas vraiment posté. Je manquais d'inspiration. En fait, ça n'est pas tout à fait vrai. Je ne manquais pas d'inspiration, j'avais simplement l'impression de n'avoir rien de nouveau à dire. Les problèmes avec mon responsable n'ont pas changé, ce sont toujours les mêmes. J'avais décidé d'essayer de faire changer les choses en m'expliquant avec lui, lorsque j'ai vu que cela ne donnait rien, je suis allée voir son responsable et j'ai de nouveau clairement fait comprendre les choses qui ne me plaisaient pas dans cette mission : absence de spécifications, estimations de charges faites à la va-vite sans tenir compte de l'avis des développeurs, refus de tenir compte des avis des membres de son équipe, enfonce les membres de son équipe pour cacher son incompétence .... Bref,je vais m'arrêter là, tout ceci n'a rien de bien passionnant. D'autant que malgré toutes les réunions que j'ai faite avec mon responsable N+2, tout ça n'a abouti rien. Personne n'a souhaité faire évoluer la situation afin que l'équipe se sente mieux et on ne veut pas me changer de mission. Comme il est hors de question que je continue dans cette voie ,j'ai décidé de sortir de là toute seule. J'ai placé mon CV sur le Net et les réponses ne se sont pas fait attendre. Même là, j'ai continué à discuter avec mon N+2 en me disant qu'il comprendrait peut être. Ce ne fut pas le cas. Entre temps j'ai trouvé un nouvel employeur. Est-ce qu'il sera mieux ? En terme de mission, d'évolution de carrière, de responsable d'équipe. Je ne peux pas le dire aujourd'hui, je verrais bien quand j'y serais, mais je sais que je veux changer et que c'est l'unique moyen pour moi. En discutant avec mon RH qui a appris la situation aujourd'hui (alors que ma démission est arrivée depuis un mois déjà), il trouve dommage que rien n'ait été fait. Je suis assez d'accord avec lui. Mais ma demande n'a rien d'impossible et si personne ne veut rien faire => GO. Allons nous-en !!!

Alors voilà ! Aujourd'hui a eu lieu une réunion entre mon N+1, mon N+2 et moi-même afin de "mettre à plat ce qui ne va pas". J'avais dit à mon N+2 que ça ne servirait à rien, j'en suis persuadée. Et je l'ai d'ailleurs dit en introduction de la réunion. Elle n'a rien eu d'exceptionnelle du moins sur le fond de la discussion. Mon N+1 reporte comme d'habitude la faute sur les autres, il se contredit, nous fournit des exemples qu'il démolit un peu plus tard dans la discussion. Bref, un schizophrène en puissance.

Une chose de positive. Je souhaitais profiter de cette réunion pour dire tout, mais vraiment tout ce que j'avais dire. Sans chercher à l'épargner, en expliquant au maximum le malaise ressentit par l'équipe devant cette incompétence et ce refus d'écoute et de communication. Et je suis assez fière de moi, j'avais peur de me laisser submerger, de ne pas avoir le courage de lui dire ses 4 vérités (en restant toujours correcte), de récupérer chacune de ses phrases pour montrer que ça ne se passe comme il le dit, que son exemple montre son incompétence ... Et bien non ! J'ai été capable de faire tout cela en le regardant droit dans les yeux et vous pouvez pas savoir le bien que ça fait. J'espère que tout cela pourra servir pour mes collègues qui eux restent même si j'en doute mais une chose est sure, ç'aurait été dommage de rater ça.

24 août 2006

Ponctualité et savoir-vivre

On va trouver que je de mon manager mais là ...

Pendant ses congés , j'avais travaillé sur un projet. À son retour, il m'avait annoncé l'existence d'un document de pré-validation à rédiger a posteriori. J'ai déjà commencé à aborder ce sujet dans l'article Knight moves.
Nous avions donc d'un rendez-vous mais il l'avait reporté à la semaine suivante. Il m'avait prévenu et j'avais adapté mon emploi du temps en conséquence. Des empêchements peuvent parfois et je ne lui en avais donc pas tenu rigueur.

La semaine suivante, à l'heure prévue, il était arrivé dans mon bureau. Un passage rapide pour me dire qu'il serait un peu en retard. Avec n'importe qui d'autre, j'aurais pensé tout naturellement à l'urgence de la satisfaction d'une nécessité . Avec lui, je m'étais dit qu'il y avait une très forte probabilité statistique pour que ce "retard" soit en fait une "annulation". Dans ce genre de situation, on . Il y a toujours de petites qu'on n'a pas eu le temps de et qu'on a alors le loisir de .

Au bout d'une heure, il me sembla l' du coin de l'œil, passer dans le couloir. Je n'étais pas certain de l'avoir reconnu mais une courte phrase dans la fenêtre de ma messagerie instantané leva mon doute. "Ne l'attends pas, il est parti manger". Le .

c'est ; et force est de constater son manque de en ce domaine. Beausseigne ! Ici c'est au contraire moi qui ait prévu; et ce malgré l' de son discours. Après ça, il ose demander qu'il y ait plus de communication dans l'équipe. Encore faudrait-il (savoir, vouloir, pouvoir; rayer les mentions inutiles) montrer l'exemple.

Cette n'est malheureusement pas un cas isolé et mon pavlovisme est loin d'être un cas d'espèce. J'ai été par les Anciens; ceux qui pratiquent l' depuis un moment et n'ont pas encore le privilège de vers des eaux plus clémentes. Ils ont en effet su élaborer des modèles comportementaux à défaut d'être .

23 août 2006

Le conte de la grenouille ébouillantée

Une légende urbaine affirme que si l'on plonge une grenouille dans l'eau bouillante, elle bondira instantanément pour fuir, mais que si l'eau est agréablement tiède au début et qu'on la fait chauffer , la grenouille y demeurera jusqu'à ce qu'elle soit et meure. La grenouille serait en effet incapable de détecter à temps la lente augmentation de la température.

L'exemple illustre aussi un aspect de la psychologie humaine: nous avons tendance à accepter les choses qui s'implantent lentement mais régulièrement, même lorsqu'elles en viennent à contrôler notre vie. Nous finissons toutefois par nous réveiller un jour et nous retrouver dans l'eau bouillante.


Auteur inconnu (encore).

Et c'est l'impression que je me fais ces derniers temps. Je me suis comme aurait dit Red. J'effecture les tâches administratives via le pilote automatique du robot de la conscience. Lentement mais sûrement, ma combativité s'affaiblit. Je fais ce qu'on me demande sans finesse ni élégance, sans curiosité ni passion ...
The child is grown, the dream is gone.

Pour finir sur une note un petit peu plus joyeuse en hommage à mon collègue interne:

Un gars dans une est complètement envahi de souris dans son bureau. Il fait passer un qui après avoir fait le tour de la question lui dit:
- Je vais vous laisser un chat pour quelques temps. Ce sera plus simple.
Le chat est donc laissé pour quelques jours dans le bâtiment, et très vite, on ne voit plus aucune souris. Le fonctionnaire, très content des services du chat demande au dératiseur s'il peut l' définitivement. Comme le dératiseur est d'accord, le chat reste dans les locaux.
Quelques mois plus tard, les souris font leur réapparition dans le bâtiment. Le gars refait passer le dératiseur et lui demande ce qui a pu se passer. Le dératiseur répond:
- C'est le chat... Maintenant qu'il est ...

Les gros cailloux

Un jour, un vieux professeur de l'École nationale d'administration fut engagé pour donner une formation sur la efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "passer sa matière".

Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".

De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot de verre qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux a peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :

"Est-ce que ce pot est plein ?".

Tous répondirent : "Oui".

Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment?".

Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis légèrement le pot. Les morceaux de gravier s' entre les cailloux... jusqu'au fond du pot.

Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son et redemanda : "Est-ce que ce pot est plein ?". Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.

L'un d'eux répondît : "Probablement pas !".

"Bien !" répondît le vieux prof.

Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table un récipient de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein ?".

Cette fois, sans hésiter et en choeur, les brillants élèves répondirent :

"Non !".

"Bien !" répondît le vieux prof.

Et comme s'y attendaient ses élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'a ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda: "Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? "

Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondît : "Cela démontre que même lorsque l'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire".

"Non" répondît le vieux prof. "Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante: si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite". Il y eut un profond silence, chacun prenant de l' de ces propos.

Le vieux prof leur dit alors :
"Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?"
"Votre santé ?"
"Votre famille ?"
"Vos ami(e)s ?"
"Réaliser vos rêves ?"
"Faire ce que vous aimez ?"
"Apprendre ?"
"Défendre une cause ?"
"Relaxer ?"
"Prendre le temps... ?"
"Ou... toute autre chose ?"

"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses gros cailloux en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir... sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable), on remplira sa vie de et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.

Alors, n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question : "Quels sont les gros cailloux dans ma vie ?" Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot. D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.

Auteur anonyme, mais une leçon à .

Une simple citation

Je viens de trouver une citation qui convient parfaitement à la situation actuelle concernant mon manager :
Ayez surtout le souci de séparer les choses du bruit qu'elles font. Sénèque

22 août 2006

Étymologie

Les plus attentifs lecteurs auront noté un léger glissement . Je ne parle plus de mon "chef" mais de mon "manager". Pourquoi ? D'abord faire la distinction avec mon "chef chez le client" depuis l'article Knight moves. Ensuite à cause de l' de ce mot que m'avait donné un de mes anciens profs d' (pour une fois que je l'écoutais).
Le dictionnaire nous donne la définition ci-après (ben oui, vous croyiez que je les prenais où tous mes mots ? :-p).

Manager, subst. masc. . Personne formée à la direction, à l'administration d'une grande entreprise ou d'un secteur d'activité économique dont elle assure les responsabilités. Emprunté à l'anglais manager « celui qui s'occupe de (quelque chose), qui conduit ».

Là où cela devient drôle, c'est quand mon ex-enseignant expliquait que le mot anglais manager a sans doute été lui même subtilisé au français ménager. Il n'est pas question ici du ou de l' mais du masculin du vieux français. Le même dictionnaire nous donne pour définitions:

Ménager, adj. Vieilli. Qui administre, dépense, gère avec économie, modération. 1. 2e moitié XVe « celui qui organise avec économie ». 2. 1550 « petit propriétaire agricole ». 3. 1583 « qui administre en dépensant le moins ». 4. 1665 ménager de « qui use avec mesure de quelque chose » ménagers de notre bien.

On imagine aisément comment la culture anglo-saxone a pu s' cette dans ses les plus compétitives. Organisation et économies; gestion et performances. La langue française, elle, n'a retenu que des expressions féminines (bien entendu :-/) comme "femme de ménage" ou plus récemment la fameuse "ménagère de moins de 50 ans" ...

Quand je déprime, je donc mon manager avec balai et serpillère en lieu et place de ses GSM et PDA et je me dis que je serais mieux encadré par une personne du service d'entretien (cela dit, si ma hiérarchie venait à tomber sur cet article, ça pourrait se faire ...)

Nouvelles technologies, anciens problèmes.


Je pensais faire un side-by-side entre ce que le client demande et ce qu'il obtient. Finalement je me suis souvenu de cette image. 30 ans et toujours d'actualité.

21 août 2006

Temps des comploteurs

Le système d'organisation le plus répandu parmis les humains est le suivant: une hiérarchie complexe d'administratifs, hommes et femmes de pouvoir, encadre ou plutôt gère le groupe plus restreint des créatifs, dont les commerciaux, sous couleur de distribution, s'approprient ensuite le travail ...

La lutte entre Staline et Trotski illustre à merveille le passage d'un système avantageant les créatifs à un système privilégiant les administratifs. Trotski, le mathématicien, l'inventeur de l'armée Rouge est en effet évincé par Staline, l'homme des complots. Une page est tournée.

On progresse mieux, et plus vite, dans les strates de la sociéte si l'on sait séduire, réunir des tueurs, désinformer, que si l'on est capable de produire des concepts et des objets nouveaux.

Edmond Wells,
Encyclopédie du savoir relatif et absolu.

18 août 2006

Knight moves

Puisque mes co-rédacteurs me réclament désormais des articles, je vais ce soir porter témoignage d'une situation somme toute courante. Une collègue, philosophe, m'a dit que cela me permettrait d'en rire lorsque j'aurai quitté mon actuelle mission. C'est également meilleur marché qu'un lustre de thérapie.

Mon manager était revenu de vacances au début de la semaine. J'attendais non sans angoisse la réunion hebdomadaire d'équipe. En trois semaines, il s'en était passé des choses. Les comptes rendus oraux des différents participants risquaient fort de s'éterniser ...
Par un fort heureux hasard, mon manager avait comme bien souvent pris un autre rendez-vous en même temps. J'allais pouvoir travailler en paix me disais-je.

Las ! Le répit fut de courte durée. Mon manager s'en était venu une fois son rendez-vous terminé pour me soutirer toute information possible sur l'avancement du gros projet en cours. Dans mon bureau, il ne s'était pas donné la peine de de se tirer une bûche. Il s'était assis céans, à crouptions; un peu comme en signe de soumission pour mieux quémander son adoubement cognitif.

Pendant qu'il m'assiégeait de ses interrogations, je songeais à l'article que je n'allais pas manquer d'écrire. Il me fatigue, certes, mais je ne suis pas encore assez doué m'occuper en comptant les mots qu'il dit.
Je lui traçais les grandes lignes, espérant lâchement qu'il cesserait de m'importuner cette pitance reçue. Je lui expliquais par exemple qu'on pouvait ajouter des tests au service grâce à un système de scripting côté serveur.

De son côté, il me parlait d'un document à écrire avant de pouvoir commencer le projet. Je découvrais cet impératif du système qualité permettant de faire avaliser le choix des divers composants techniques. Le bât me blessait en cela que la mise en place était déjà commencée depuis plusieurs semaines.
Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, mais après tout rien n'empêche de mettre les-dits bœufs après la charrue en question ! En outre, de son propre aveu, il ne savait même pas à quelle sous-sous-ramification de la société s'adresser pour obtenir la validation recherchée une fois que le document serait terminé.
Nous prîmes tout de même rendez-vous pour la semaine suivante afin de rédiger à quatre mains ce document de post-pré-validation.

La semaine suivante, ce rendez-vous fut annulé. Normal. J'en avais conjecturé que mon manager devait s'être auto-prescrit de la Procrastine 500 ou un générique équivalent suite au surmenage de ses vacances.
Pour ma part, je ne pouvais par contre surseoir aux fourches caudines du comité de pilotage du projet. Avec le chef (le vrai; celui du client) mais non sans la présence de mon manager. Décision inconsciente: surtout ne pas le regarder. Priorité: adresser la parole au chef principalement. S'exprimer en termes simples et compréhensibles. Ne pas marquer de pause si possible. Mon manager n'aurait pas manqué d'en profiter pour sortir on ne sait quelle fadaise.

Vaine précaution ! Un petit temps mort et il en profitait pour glisser: "Et ... tu n'as pas parlé des macros des clients ?". Sous entendu: j'avais oublié quelque chose d'important qu'il savait, lui.
Le chef ne semblait nullement dupe de cette forfanterie.

Je marquais cependant un temps d'arrêt. Qu'avait-il bien pu vouloir dire ?
Guru meditation, insert coin ...
Au bout d'une poignée de secondes, je comprenais et j'enchaînais à la volée avec une voix un peu plus sévère et désabusée qu'il n'eut fallu: "Il n'y a pas de macro dans les clients, tu veux peut-être parler du scripting côté serveur ?"
Lui, forcé d'acquiescer pour ne pas perdre la face et moi de conclure en enfonçant le clou: "On a déjà évoqué le sujet la semaine dernière, je ne vais pas en reparler".
Check.

Maintenant que cet article est écrit je me dis que peut-être, la prochaine fois je trouverai la force de ne pas lui livrer mes billes (surtout vu ce qu'il en fait). S'il reste sec devant un supérieur, il réalisera peut-être que la connaissance prévaut à la position hiérarchique. (Dreamer, you know you are a dreamer)
Psychologie canine appliquée. Laissez un chien vous faire dessus une fois, il prendra cela pour un droit acquis et le refera. Une volée de bois vert et il n'osera jamais recommencer.

Je ne suis vraiment pas fait pour gérer des personnes. Les matériels électroniques et informatiques me conviennent décidément mieux.

15 août 2006

De l'adéquation et des restes humains.

Parfois les clients ne savent pas avec exactitude ce qu'il veulent et d'autres fois, trouver la bonne personne ne leur est pas chose aisée. Mais il y a des fois où il y a "des coups de pieds au cul qui se perdent" comme disait mon grand-père.

Un jour, un client formule une demande: il veux un administrateur système ayant 10 ans d'expérience. Mon commercial envoie alors les C.V. de deux ingénieurs en sous-charge à ce moment-là. Celui d'un collègue plutôt développeur, avec 10 ans d'expérience. Et le mien, franchement orienté administrateur système, avec (seulement) 5 ans d'expérience.

Je crois en la loi de Murphy comme je crois en la grativé; parce que je constate tous les jours des exemples flagrants du bien-fondé de ses assertions sur le fonctionnement de notre univers. Ce jour là ne fait pas exception: le client préfère choisir mon collègue que moi, parce qu'il a les 10 ans d'expérience voulus.

Oui mais voilà, en étant attentif, on note que mon collègue est principalement développeur; et cela n'a rien à voir avec l'administration système.
Mon collègue et moi-même faisons donc mander nos réfléxions au client via notre commercial. Il semble flagrant que mon profil correspond mieux techniquement à la requête telle qu'elle a été formulée. On sait comment ça se passe, les décideurs ne sont pas toujours les plus au courrant et l'empilage d'intermédiaires induit des déperditions d'information.

En bon commercial, le mien est réticent à prendre le client à rebrousse poil. Un peu comme moi, qui n'aime pas trop éteindre un serveur en débranchant la prise. De bonne grâce, il rappelle tout de même pour exposer notre point de vue.

Le client reste inflexible, il veut la personne avec 10 ans d'expérience. Il y en d'autres qui recrutent les yeux fermés des personnes issues d'écoles reconnues ou de formation prestigieuses ... Enfin passons.

Chronique d'un échec annoncé, ce qui doit arriver arrive: mon collègue se fait sortir de chez le client. Motif: ne correspond pas à la mission.
Quelle surprise ! C'est pas comme si on ne leur avait pas dit ...
Mais malgré les efforts de mon commercial, ils ne veulent toujours pas de moi, snif.

Quelques temps plus tard, mon collègue est placé chez un autre client, pour une mission de développement cette fois-ci. Il connait bien les technologies utilisées mais il maîtrise moins le métier du client. Tout naturellement, il pose des questions pour pouvoir avancer dans son travail.

J'aime bien les gens qui savent rester curieux même en avançant en âge, assez humbles pour ne pas prétendre tout savoir et qui cherchent à s'améliorer pour essayer de réaliser correctement ce qu'on leur demande.
Mais tout le monde n'est pas du même avis que moi. Le client le sort parce qu'il pose trop de question et qu'il manque d'autonomie.
Et on dit que la foudre ne frappe jamais deux fois le même endroit.

J'imagine que ces deux clients fonctionnement comme celui où je suis actuellement. De petits chefaillons avec le bagage technique mince mais bien décidés à imposer leur avis. (Que Charles veuille bien excuser mon plagiat.)
Si ce n'était les conséquences de ses deux /kick, mon collègue aura sans doute évité deux missions merveilleusement merdiques.

Et moi, quand est-ce qu'on me délivre ?

14 août 2006

Une solution professionnelle

Qu'est ce qu'une solution professionnelle ?

Comme aurait pu mieux le formuler Maître Capello (oui, je sais, c'est un peu vieux):
Professionnel: Adjectif. Qui relève de la personne de métier, de la compétence, de l'habitude à exercer une activité. Généralement avec une connotation valorisante.

Il est vrai que lorsqu'on s'adresse à des personnes qui ont fait leur métier d'une spécialité, on est en droit de s'attendre à ce qu'ils connaissent leur affaire, qu'ils maîtrisent leur sujet. Ainsi, M*cr*s*ft fait d'excellents logiciels, stables bien qu'optimisés et T*t*l-*lf-F*n* affrète des navires sûrs pour transporter son brut.

Comme le démontrent ces rapides contre-exemples d'un cynisme patenté, les choses ne se passent pas toujours comme elles le devraient. Ou bien c'est peut-être que je fais partie de la génération X, qui a hérité génétiquement des désillusions post-soixantehuitarde de ses ex-flowerpoweristes de parents ... Tout juste si je me borne à profiter au mieux de ma liberté d'expression tant que j'en dispose encore.

On pourrait par exemple imaginer quelques scenarii façon Friends (ça, c'est un peu plus récent):

Celui qui ne sait pas faire.
Le client, qui ne s'y connait pas beaucoup, se retrouve à la merci d'un beau parleur sachant exhorter.
Malheureusement pour notre client, son fournisseur ne maîtrise pas les technologies qu'il revendique. Ses employés fraichement embarqués ont dû apprendre sur le tas et leur compétences sont superficielles.
Le client déchante lorsqu'il constate que les monts et merveilles promis ne sont en fait qu'une petite colline et quelques banalités.
Les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

Celui qui n'a pas de sens moral.
Le client est ennuyé car il n'a pas les moyens de se payer les services de son nouveau fournisseur.
Celui-ci lui propose alors d'écheloner l'exhorbitant règlement en plusieurs mensualités, payables à l'établissement financier de son groupe. Le client découvre quelque temps plus tard qu'il rembourse en fait à une société de crédit indépendante un emprunt contracté en son nom pour une prestation qui ne sera jamais faite.
Bien entendu, le fournisseur a déposé le bilan entre temps et ne peut plus être poursuivi juridiquement. Ce qui n'empêche pas ses anciens dirigeant de proposer à leur ancien client de reprendre le chantier au travers de la nouvelle structure qu'ils ont monté.
Moyennant une petite rallonge ...

Celui qui exploite les autres.
Cet épisode se passe chez un fournisseur/négrier qui embauche des stagiaires sur-diplômés pour acquerrir des technologies.
Le stagiaire qualifie des outils et des méthodes pour le déploiement d'une solution clefs en mains en exploitation. Il rédige une documentation facilement déroulable et dûement vérifiée parce qu'on lui a vanté les mérites du système qualité. Si sa tâche n'est pas terminée à la fin de son contrat, on lui fait miroiter une esquisse de tentative d'ébauche de possibilité d'embauche éventuelle.
Une fois son travail achevé, on achève aussi notre stagiaire en le lourdant sans autre forme de procès. L'armada de commerciaux peut alors entrer en action en vantant au pool de clients existants le dernier produit miracle de la société.
Dans le même temps on demande à l'ex-stagiaire s'il n'aurait pas un camarade de classe qui chercherait un stage ...

Celui qui n'est qu'un rouage.
Un utilisateur formule des demandes et celles-ci sont examinées en session plénière bi-mensuelle par le collège d'experts auto-proclamés, ceux qui ont privilégié leur carrière au détriment de leur compétences. Ces derniers ne connaissent rien à l'existant ni aux projets et ils arrêtent des décisions arbitraires à des parsecs des besoins remontés par l'utilisateur, pour ne pas dire complètement à l'opposé.
Ils choisissent en fait ce qu'ils pensent qu'il faudrait aux utilisateurs plutôt que ce qu'ils ont demandé. Dans le groupe, chacun y va de sa petite idée en espérant qu'elle sera plus brillante que celles des autres et que cela pourra avoir un impact significative sur son avancement.
Au final, l'utilisateur échaudé ne formulera plus jamais aucune demande, il se débrouillera tout seul avec les moyens du bord.

Celui qui va plus vite que la musique.
Ce fournisseur a une quantité pantagruélique de projets en cours et encore plus derrère lui.
Et pour cause: tout est fait à la va-vite pour assurer de la quantité là où on ne peut prétendre à de la qualité. On est toujours en retard pour livrer les anciens projets et il faut en plus attaquer les nouveaux. Alors on bâcle.
La pression est mise sur les employés pour faire "vite", plutôt que "bien", dans le plus total irrespect des clients qui partent aussi vite qu'ils sont arrivés.

Celui qui dit des conneries plus grosses que lui.
Tout commence avec une communication interne: Le produit « M*z*ll* F*r*f*x » comprend de nombreuses vulnérabilités. Conformément à la demande de notre « Cellule Sécurité », le produit « M*z*ll* F*r*f*x » doit être désinstallé sur tous les postes. On entrevoit alors les lobbyistes poindre à l'horizon.

Bon allez ... je m'arrête là pour ce soir car il faut que j'aille me pajoter.
Demain c'est le repos du guerrier, ça me fera faire des économies de L*x*m*l.

La pyramide des besoins du manager

La pyramide des besoins du manager est une théorie élaborée à partir des observations réalisées en 2006 par le docteur Schizzo et inspirée par Moslo.

Cette pyramide est composée de cinq niveaux. Selon cette théorie, le manager recherche d'abord à satisfaire les besoins situés aux niveaux inférieurs avant de penser aux besoins situés aux niveaux supérieurs de la pyramide.

Pour les prosélytes des slides PPS et les autres, un ch'ti crobar pour aider à bien visualiser le concept. Ne cherchez pas d'image ci-dessous; il n'y en a pas. Je suis un ((très) gros) bourrin.

  amour, appartenance  
  physiologique  
  estime des autres  
  accomplissement personnel  
  estime de soi  
  sécurité  
  Pyramide des besoins du manager  

Détaillons chacun des étages de cette pyramide:
  1. Sécurité
    Toucher un bon salaire à la fin du mois, même s'il n'est pas justifié.
    Avoir plan de carrière assuré, quelque soit le client (fabriquant d'armes, fournisseur d'énergies polluantes ...).

  2. Estime de soi
    Croire qu'on sert à quelque chose et qu'on fait du bon boulot.

  3. Accomplissement personnel
    Créer de nouveaux projets farfelus ou refondre des applications existantes en utilisant de "nouvelles technologies" ou à défaut, d'autres technologies.
    En profiter pour rajouter des fonctions dont on a l'idée sans consulter le client pour savoir s'il en besoin.
    Lorsque les développeurs commencent à dire que ça va être une usine à gaz, changer la technologie utilisée pour mettre une autre équipe sur le projet.
    Tisser sa toile politique et montrer en grade.

  4. Estime des autres
    Divisée en deux sous catégories: sourires, manières et politesses envers la hiérarchie; dédain, morgue et despotisme pour les sous-fifres.

  5. Physiologique
    Pauses café.
    Tout seul; parce que les vrais responsables n'ont pas de temps à perdre et que ceux qui travaillent vraiement ont besoin de décompresser, ce qui implique un minimum de distance ...
    Déjeuners d'affaire à mettre sur la note de frais en fin de mois.

  6. Amour, appartenance
    Il faudrait s'exprimer correctement et communiquer plus.
    Il faudrait.
Pour tous ceux qui se demandent pourquoi je lui tape desssus, c'est parce que c'est une cloche et que j'espère sonner le glas de la connerie. Mais vu qu'il raisonne peu ...
Heureusement que je ne donne pas son nom une seule fois, il pourrait se vexer.

05 août 2006

La réunion de suivi.

Souffrant ce soir d'insomnie, je m'en vais vous conter une de mes récentes aventures (parce que si je la racontais à mon chat, j'aurais l'impression de rester incompris).

Tout d'abord, laissez-moi vous présenter les forces en présence:
  • Ha ! Tout saigneur, tout auneur: mon cuistre de manager.
    Classification: mauvais / hostile (voir l'article "Mon supérieur ... hiérarchique").
    J'espère avoir un jour l'occasion de lui dire ses quatre vérités entre quatre yeux. Pourtant, même avec des mots simples empreints d'une rude franchise, je me demande s'il comprendrait mes doléances mieux que mon chat ...

  • Mon commercial attitré.
    Classification: neutre / bon.
    Lui ayant rapporté l'ambiance délétère de ma mission, celui-ci m'en a promis une toute neuve.
    Cela dit, ne rêvons pas. En juillet-août dans notre beau pays, le buisness se morfond en attendant la rentrée.

  • Et enfin, un plébéien ingénieur.
    Classification: geek / clown (on se demande bien qui ça peut être).
    Le malheureux protagoniste de cette mascarade.
Une rapide description de l'unité de lieu ensuite.
Il a fallu que ce soit un repas du temps de midi.
Que peut me chaloir ? L'exaspérante chronophagite-futilitas intrinsèque. (Vous avez le droit de vous arrêter un moment pour réfléchir.)
Une demi-heure expédié dans une salle de réunion climatisée aurait été pour ma part bien plus efficiente mais il parrait qu'il convient d'ajouter un enrobage humain et social.
Je dois être un monstre.
J'avais proposé un restaurant et bien entendu, mon manager a cru bon d'en choisir un autre sans trop se soucier de demander leur avis aux autres participants. Histoire de bien marquer son territoire (tant qu'il n'urine pas sur les chaises de bureau).
Mais, imbu de sa personne, il délègue les viles besognes aux pauvres hères comme moi. En signe de rébellion, j'avais donc réservé à mon restaurant. Na !
Mauvaise pioche: une terrasse, en été. J'aime tellement la lumière et la chaleur ! Moi qui suis quasi-vampire; le plus souvent reclu dans mon milieu naturel: la salle serveur.
Chcrongneugneu. :-/

Acte I
Las d'assener des billevesées en réunion, mon manager verse dans un exercice qui doit mieux lui seoir: la démonstration de déférence. Il commence en babillant et en papottant avec mon commercial, histoire de l'amadouer. Ils se découvrent des passions communes.
Semble alors se révéler à moi un homme sociable et affable, qui sait écouter avec attention et répondre avec pertinence. Estomaqué, j'en reste comme deux ronds de flan à le voir faire des ronds de jambes. Aurais-je pu me fourvoyer à ce point sur son compte ?

Acte II
Comme il faut bien aborder les sujets qui fâchent, le déroulement de la mission arrive sur le tapis. Et là, on entre dans le foutage de gueule de niveau olympique.
Avec force minauderies et flagorneries, voilà mon manager qui m'encense au lieu de me villipender et de m'admonester comme à son habitude. Je n'hésite pas un instant entre le diagnostic d'un cas clinique de schizophrénie et la manipulation mentale de haut vol d'un puppet master aguerri.

Acte III
Profitant d'une absence physique de mon manager, mon commercial m'entretient en privé. Il m'avoue ne pas comprendre le déroulement de la réunion.
Comme je le comprends ! Avec le portrait de mon manager que je lui avais brossé, pas étonnant qu'il soit surpris.
Peut-être se demande-t-il si je n'affabule pas.

Acte IV
Vient alors le temps de conclure.
À la vue de ma préstation digne de louanges, mon manager me demande: "Alors, tu veux rester avec nous ?".
Conscient qu'il serait inopportun de trancher le nœud gordien par une dénégation franche et massive, j'hésite dans un moment de flottement. Faut-il ouvrir la boîte de Pandore ?
Fervent partisan du full disclosure, j'éprouve des scrupules rédibitoires à me vautrer dans l'hypocrisie. Tout au plus puis-je espérer jouer le joker de l'ironie/quoproquo.
Mon commercial vient alors à mon secours en coupant court à cette interrogation qui reste aujourd'hui encore expectative.
Ouf, sauvé.

Acte V
De retour au bureau, mes collègues tiennent lieu de thérapeutes en écoutant, compatissants et sympathisants, le récit de ce fol épisode de sustentations.

04 août 2006

Consulting.

If you're not a part of the solution, there's good money to be made in prolonging the problem.

02 août 2006

Travailler, c'est trop dur ...

Pour sacrifiant à Poujade, Voici un petit article sur un fainéant de compétition; haro sur mon collègue.

9h45
Arrivée. Un peu tard; on est lundi.
C'est vrai qu'à 40 balais bien tapés, on ne récupère pas d'un weekend de bringue avec une nuit de 5 heures comme à 20 ans. Certains s'adaptent, d'autres pas.
Le temps de poser ses affaire et hop ... une petite pause.

10h10
Retour de pause. Moins d'une demi-heure, le record n'est pas battu. Dommage, c'est une belle occasion manquée. Il y en aura d'autres ...

10h30
Envoi de mails rigolos (j'en ai reçu). Trop dur de bosser.

11h20
Petite pause syndicale de quelques minutes.

11h50
Trop faim. Pause déjeuner.
Temps de présence physique jusqu'ici: 1h30.
Petite matinée quand même.

13h20
Retour de déjeuner. Pas de sieste digestive. J'en ai pourtant connu qui faisaient.

13h50
Un soupir d'exaspération et la réplique culte de la journée: "j'ai un coup de barre".
Ben voyons ! T'es à fond mon gars.

15h10
Seconde pause syndicale de quelques minutes.

16h45
L'apothéose. Départ précipité, sans doute déclenché par celui d'un autre collègue qui a des obligations professionnelles à l'extérieur, lui. On va dire que c'est par solidarité, hein ...
Temps cumulé de présence physique: moins de 5 heures.
Là par contre le record va être difficile à battre. Mais sans doute pêche-je par excès de pessimisme.

C'est dur à avaler.
Surtout quand on est au forfait et qu'on fait deux fois plus d'heures, qui en plus ne sont pas un simple acte de présence.
Surtout quand on est débordé et qu'on est "délesté" d'une part de notre travail par ce collègue. On passe alors plus de temps à le manager qu'à faire soi-même le travail (qui serait mieux fait, qui plus est).
Surtout quand on voit passer les notes de service annonçant les restrictions budgétaires et demandant de réduire le nombre de prestataires externes. Comment vont faire ceux qui resteront ?
Surtout quand on est tenu à un devoir de réserve envers le client et qu'on se fait reprendre si jamais on ose esquisser le sujet du fonctionnariat: "Vous dans le privé, vous êtes mieux payés". Alors que c'est loin d'être le cas même en étant, au demeurant, plus diplômé.
Surtout quand il cherche à socialiser parce qu'il s'emmerde royalement et qu'il veut faire la conversation pendant des heures en nous empêchant d'avancer notre boulot.
Surtout quand on le choppe à bouquiner pendant les heures de boulot et qu'on se dit qu'on mettrait bien un serveur VNC sur son poste de "travail" pour notre édification personnelle ...

Courage; voler c'est pas beau.
Et puis ils ne sont pas tous comme ça et au moins celui là est sympa. Un peu boulet, mais sympa.