Pour nos lecteurs qui auraient du mal avec les terminologies du marché, voici un petit lexique au déboté. Attention: cynisme inside. };->
Ingénieur d'affaires: commercial.
Le mec qui écoute le compte exprimer ses besoins, ne comprend rien vu que le compte ne sait pas trop ce qu'il veut, et cherche à lui refourguer un ingénieur parmis ceux en inter-contrat à ce moment là.
Ingénieur: technicien avec diplômes.
Un type versé dans la technique mais qui a fait des études quand même. C'est pas pour autant qu'il connaît grand chose aux problèmes du compte mais ce dernier est rassuré par l'aura du diplôme.
Architecte: ingenieur non technique.
Comme les comptes voulaient des ingénieurs et pas de simples techniciens, les ingénieurs d'affaires ont effectué un glissement sémantique de la seconde terminologie vers la première. Du coup, ceux qui ne touchent plus trop à la technique, sans pour autant être ingénieur d'affaire ou manager, deviennent architectes.
Remarquez qu'une fois qu'on retire la technique à l'ingénieur, il ne reste plus que les études.
Consultant: amateur en costume.
Le gars qui sait tout sur tout parce qu'il a beaucoup lu mais qui n'a jamais réellement rien réalisé ni même pratiqué. Il peut vous bombarder de termes techniques sans avoir la moindre idée de ce à quoi cela peut ressembler de près ou de loin. Un peu comme un adolescent en pleine puberté avec la sexualité.
Manager: chef incapable.
Le poste de manager est généralement occupé par une personne qui ne connaît rien à la technique et qui est démunie de la moindre once de talent commercial. Comme elle ne sait rien faire, elle va passer sont temps à dire aux ingénieurs de travailler, voire engager un consultant pour leur expliquer comment le faire. C'est ce qu'on appelle le plan qualité.
Inter-contrat: traversée du désert.
Période située entre une mission pourrie et une pire. Très mal vue en société de service car le collaborateur ne ramène pas d'argent. L'ingénieur d'affaire en profite généralement pour rabaisser l'ingénieur en insistant sur les technologies qu'il ne maîtrise pas et qui sont capitales puisqu'il a sous la main un compte qui en a besoin. L'important, c'est de faire croire à l'ingénieur que c'est une technologie d'avenir cruciale pour sa carrière.
Mission: travail chez un compte.
Période pendant laquelle l'ingénieur s'expatrie pour gagner sa pitance. Passant plusieurs heures à se névroser dans la circulation (avec un véhicule de fonction s'il a de la chance), il perd toute vie sociale.
Véhicule de fonction: trotinette à moteur.
Voiture du segment B moins, pourvue du plus petit moteur diesel disponible, dépourvue de banquette arrière et destiné au déplacement des ingénieurs. À ne pas confondre avec la berline supérieure fournie aux ingénieurs commerciaux à titre d'avantage en nature.
Prospect: pigeon.
Le futur compte assez crédule pour croire ce que l'ingénieur d'affaire lui raconte. Rassuré par le joli costume, la coupe de cheveux impeccable et les jolie plaquettes commerciales. Tel le psychologue ou le prête, l'ingénieur commercial écoute le compte se plaindre et l'ampute d'une partie de son budget en guise de thérapie ou de pénitance.
Plaquette de communication: propagande.
Support privilégié d'embrigadement dans lequel la société de service est préséntée comme "se damarquant des autres" (qui sont forcémment moins bien), "à taille humaine", "certifiée ISO", maîtrisant des technologie de pointe grâce aux certifications que certains ingénieurs ont pu lui arracher avant que d'aller se vendre plus cher à une société concurrente.
Compte: client.
Simplification sémantique dûe au fait que le client peut être approximé à une vache à lait.
Budget: saint Graal.
C'est la quantité de pognon que l'ingénieur d'affaires peut espérer substiliser à un compte grâce aux ingénieurs. De son côté, le compte espère trouver du budget pour pouvoir prendre un maximum d'ingénieurs poru faire le boulot des internes.
Interne: fainéant institutionalisé.
Généralement un ancien ingénieur qui a réussi à se faire embaucher directement par le compte et qui n'a plus besoin de travailler puisqu'il peut avoir des ingénieurs.
Société de service: négrier.
Abérration qui consiste dans l'intercalage d'une couche inutile entre employeur et employé afin que le premier puisse virer le second quand bon lui chante. Refusant obstinément le statut d'entreprise, la SSII n'a pas d'employés mais des collaborateurs. Comme le Maréchal.
Collaborateur: employé exploité.
Esclave des temps modernes à mesure que le rapport du niveau de rémunération sur le travail fourni tend vers zéro.
Stock Option: monnaie de singe.
Le truc qu'on vous fourgue en guise d'avantage pour vous payer moins cher et qui ne prend de la valeur sur les marchés qu'immédiatement après l'annonce d'un licenciement massif; qui n'arrive jaamais dans les sociétés de services.
7 commentaires:
Horriblement vrai :D
Surtout pour l'architecte
Qui peut d'ailleurs être décliné à ma grande surprise en architecte technique et architecte métier, le premier passe encore. Mais d'ici à ce que les besoins non exprimés par le client ai besoin d'être architecturé ...
Bon la je vous fais une archi en couche sur votre demande d'évo :D
D'ailleurs architecte c'est un peu systématiquement faire une archi en couche, pourquoi, comment ... ça tout le monde s'en fout :P
Pour répondre rapidement sur l'architecte, à mes yeux un architecte métier n'est pas là pour gérer les besoins (exprimés ou non) du client. Il est là pour s'assurer que les différentes applications du systèmes d'informations pourront partager les informations qu'elles permettent de recueillir, avertir les équipes d'un projet que les infos dont elles ont besoin existent déjà et qu'elles peuvent (ou pas) être consultées ou utilisées de telle ou telle manière. Il ne s'attachera pas à la méthode utilisée (ce sera le rôle de l'architecte technique) mais plutôt au fait que ce soit utilisé et pas refait.
Pour ce qui est de l'architecture technique, tout ne se résume pas à une archi en couche. Un architecte doit être là pour conseiller (ou imposer) des technos (.Net, Java), des méthodes de communication entre les applis (utilisation de services web), des outils de travail (gestion de source, ORM, générateurs de code ...), des environnements (le poste des développeurs) mais aussi l'environnement de prod : faudra-t-il un ou plusieurs serveurs, faudra-t-il répartir la charge ...
Pour l'intercontrat, je vous propose de lire mon post : http://renaissancessii.blogspot.com/2007/12/lintercontrat.html
Le commercial : bien souvent il fait ce qu'on lui demande de faire. Il est comme nous, il a des objectifs (bons ou mauvais). il a le choix entre faire ce qu'on lui demande ou pointer au chômage (changer de boîte ne l'aidera pas beeaucoup, toutes les boîtes de consultants attendent la même chose des commerciaux, la seule différence c'est qu'elles les remercient plus ou moins). Si t'as le choix entre faire ce qu'on te dit et nourrir ta famille ou pointer au chômage, tu feras le même choix que lui.
L'ingénieur : un ingénieur n'est pas un technicien. Il ne devrait d'ailleurs pas en faire, il devrait faire du conseil, les mains dans le cambouis c'est pas son truc. il n'en fait d'ailleurs quasiment pas à l'école. On lui apprend à avoir une vision d'ensemble des choses pour essayer de faire les meilleurs choix possibles dans l'environnement dans lequel il évolue. Il est normalement capable de s'adapter dans différents métiers contrairement au garagiste qui ne pourra pas être patissier sans repasser par une formation. Le problème de l'ingénieur c'est que les gens ont assimilés les ingénieurs à des techniciens avec plus de diplômes. Conclusion, le technicien ne peut pas avoir le poste qui lui revient car il n'a pas assez de diplôme (suivant l'oeil du client) et l'ingénieur s'emmerde avec des tâches qui ne l'amusent pas franchement.
J'apparenterai l'ingénieur au consultant.
Le manager : je dirai que je considère la personne qui m'a permis de sortir de ma précédente mission, et qui va me permettre de m'amuser en intercontrat, comme mon manager. Il me guide et m'accompagne pour me faire avancer. Il tient compte de mes remarques, de ce que je souhaite faire et il fait de son mieux pour répondre à mes attentes. Je n'attend pas d'un manager qu'il satisfasse toutes mes demandes, j'attend de lui qu'il les écoute et en tienne compte. Je sais qu'il n'est pas seul à décider mais au moins il essaie. Ce que n'a pas fait une certaine personne il y a un peu plus d'un an.
Mission : Il n'y a pas que les consultants qui ne bossent pas à côté de chez eux. C'est valable pour tout individu qui travaille y compris des dirigeants. C'est un peu facile de critiquer.
Bon la suite pour plus tard, faut que je prépare mon intercontrat de demain :D. Je suis heureuse d'être en intercontrat, vous pouvez pas savoir (enfin certains si :D) et c'est même pas ironique.
"La vérité du lion n'est pas la même que celle de la gazelle".
Je pensais que ce blog était un exut-ware et non une quête d'un quelconque consensus via force rationalisations.
Ne pourra-t-on donc pas même masserer dans son spleen en paix ? ;-ppp
Assez d'accord avec Schizzo :D
Pour l'archi métier, je parlais d'une mission particulière ou on a un archi métier en tant que consultant (encore que dans le domaine particulier de l'intervention, cela se justifie en partie). Chez un autre client on a cette notion de vision globale avec un resposable de domaine, je ne suis pas contre l'archi métier, mais par pitié qu'il soit chez le client :D
Le côté ingé qui regarde la masse travailler et ne met pas les mains dans le camboui je suis foncièrement contre.
Et sans mauvais esprit, il est plus facile de trouver un consensus quand tout le monde est déjà d'accord, c'est dans les situations de tension qu'on se rend compte des vrais tenants et aboutissants.
Ah et j'adore la citation : "La vérité du lion n'est pas la même que celle de la gazelle". Ca claque ;-)
Pour la citation, il faut féliciter Joseph Andjou.
En ce qui concerne mes portraits au vitriol des postes de la chaîne informatique, je pense comme le dit Didier Super que "y'en a des biens". Le souci c'est qu'ils sont rares.
Je me rappelle lors de ma première semaine en première année, un prof a demandé qui avait un ordinateur. Résultat: 6,5 % des personnes. Les autres était là parce que "l'informatique ça gagne bien".
Bien qu'ils n'aient rien à faire selon moi dans cette fillière, beaucoup ont bien réussi dans les études mais à côté de ça ... des gens sans curiosité, sans passion, parfois même sans intelligence.
J'imagine qu'aujourd'hui ils sont bien planqués, tel un ex-manager souvent décrié ici même. À brasser de l'air en le pompant à leurs sous fifres.
Je sais, il ne faut pas voir les choses comme ça. Les gens peuvent changer ... pour devenir pires. :-|
D'ailleurs, moi qui pensait être tombé dans une bonne boîte je me rend aujourd'hui compte que ce n'est plus tellement le cas depuis que certaines personnes clef ont été changées.
N'y vois pas d'attaque personnelle C.E.S., en ce moment je suis un peu aigri. On va me surnommer "l'informaticien à la triste figure", moi qui combat des moulins à vents ...
Don Schizzote :D pas pu m'en empêcher.
Bah je pense réellement que c'est partout pareil, y'a de toute façon des effets de mode, a des moments on laisse un peu de liberté à des gens qui veulent faire des choses; donc être dans la boîte est sympa et tout à coup le vent tourne et là c'est beaucoup moins marrant (je l'ai vécu, 8 mois de bonheur total dans une boîte et en l'espace d'une semaine je me retrouve en régie à faire de l'administration de forêt windows, et en 2 à proposer une démission amiable d'un CDD :o) ).
En plus quand on est dans un bon mood on laisse plus facilement passer certains écarts, certains écueil alors que quand on est tout aigris comme moi ou Don Schizzote on voit un peu tout en noir :D
Mais je trouve le cynisme et le défaitisme beaucoup plus marrant (a ne pas dire en entretien d'embauche) - Le retour de la fille en vert avec des grosses lunettes et des bottes ;-) (spécial dédicace).
Don Schizzote ... mouhahaha ...
Bon sinon j'ai testé pour vous; à ne pas dire en entretien non plus: "je change de boîte pour la thune".
La prochaine fois je dirai quelque chose comme: "je n'ai pas vocation au mercenariat mais ce n'est pas pour autant que j'apprécie de me faire entourlouper; il y a un marché, je m'adapte".
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