05 décembre 2006

Salut, ça va.

Le matin, dès l'arrivée, le rituel commence: "salusava", "savaétoi", "savasava". Ce ne sont pas réellement des interrogations; l'intonation des voix ne s'élève pas à la fin des phrases. Personne ne s'enquiert vraiement la santé de l'autre. On ne tient pas plus à ce qu'autrui fasse étalage de ses malheurs de bon matin qu'à ce qu'il ne répande son écœurant bonheur. Il faut plus voir ces échanges verbaux comme une entête au protocole de communication inter humains. On pourrait normaliser ça avec un Begin, une accolade ouvrante ou un D9D20 pour l'ex quarante-huitard que je suis.

La formulation correcte serait "Comment vas-tu ?" mais tout le monde en a oublié l'éthymologie; "aller", c'est aller à la selle. Du coup je me dit que je pourrais parfois me permettre une petite pique culturelle en répondrant: "tu me fais chier". Ce serait toujours plus déluré que les sempiternels "comme un lundi" ou "c'est vendredi" voire les mercredi pour les plus atteints "c'est la bascule".

Le rituel continue, certaines préfèrent un serrage de main, d'autres tiennent absoluement à ce qu'on leur fasse la bise, sauf si on est mal rasé. Ne surtout pas mélanger leur préférence sous peine de les froisser. D'un point de vue physiologique, la bise serait préférable. Non pour émoustiller les hormones (si on fait un trombinoscope un jour, vous comprendrez tout de suite pourquoi) mais parce qu'on échange parrait-il moins de microbes et de bactéries par une bise que par une poignée de main, fût-elle chaleureuse.

Le malaise continue en croisant certains collègues de bureaux mitoyens. Que faire ? Les ignorer quand on n'est pas sûr de les reconnaître ? Les interrompres s'ils sont en grande conversation ? Les saluer d'abord ou attendre d'être salué ? Un hochement de tête ou un signe de main ? Voire carrément leur serrer la louche avec une tape dans le dos et leur demander des nouvelles du petit dernier en allant au café ?

Ensuite, il faut se souvenir tout au long de la journée de ceux qu'on aura salué et des autres. À ce petit jeu là mon manager est, comme dans tant d'autres domaines, un boulet fini puisqu'il peut saluer certains de ses collègues deux fois et demander au troisième passage "je t'ai vu aujourd'hui ?". Comme quoi ... il le fait vraiement par automatisme sans en avoir rien à carrer.
Cela dit, il a au moins arrêté de me saluer pour se donner une contenance à chaque fois qu'il me croise dans le couloir (voire aux toilettes). Et ne vous y trompez pas; des deux, l'inadapté social c'est moi.

1 commentaire:

Hornet a dit…

Sans compter les collègues masculin qui essaie de te taper la bise (je suis un homme et barbu de surplus) parcequ'ils ont la tête dans le ... hein Schizzo