Si la corde est trop tendue, elle casse. Si elle ne l'est pas assez, la harpe ne produit pas de son.
Imaginez un client qui vient à vous avec un besoin simple identifié: il veut disposer d'un véhicule entrant dans son budget. Vous lui proposez alors de lui construire et de lui vendre une bicyclette. C'est le métier de votre petite entreprise; vous ne concevez pas, vous fabriquez. Votre client accepte après une rapide explication orale.
Vous commencez donc le travail parce que vous connaissez votre affaire. Vous commandez un pédalier chez votre fournisseur habituel, sortez un cadre de votre stock pour le peindre en bleu, comme le souhaite le client. Pendant que vous êtes en train de dévoiler une vieille roue pour faire des économies sur votre réalisation, le client vous rapelle. Il a réfléchi et il le voudrait rajouter un moteur parce qu'il ne veut pas pédaler. Et puis en fait, il préfère le rouge.
Qu'à cela ne tienne ! Vous révélant force d'ingéniosité vous improvisez un Solex; tentant tant bien que mal de souder un moteur sur le garde boue de la roue avant, avant de repeindre en rouge. Quand vous lui livrez son véhicule, le client est déçu. En fait il pensait à une moto. Ce que vous lui proposez n'est pas assez puissant. En plus après avoir testé, il n'arrive pas à se maintenir en équilibre. Il préfèrerait un tricycle. Bleu. Parce que le rouge, à la réflexion, c'est trop agressif.
Vous reprennez votre travail pour ajouter une troisième roue en commençant par modifier le cadre en conséquence avant de le repeindre. À ce moment, le client vous rappelle une tantième fois. Il vient de voir une voiture verte et c'est ça qu'il veut. La société n'a jamais fait de voiture, mais les employés vont apprendre ... Vous rajoutez une quatrième roue, mettez le moteur en position centrale avant, commandez des sièges et trouvez in extremis un carossier. Vous demandez alors l'accord du client sur le nouveau tarif final; incluant le carénage. C'est alors qu'il explose: ce n'est pas du tout dans son budget. D'ailleurs le tricycle non plus, il pourrait tout juste obtenir une enveloppe supplémentaire pour le moteur, et encore ...
Seulement voila: le Solex à quatre roues est démonté, certaines pièces ont été modifiées et d'autres ont même été intégrées dans une trotinette pour un autre projet. Le client menace de ne pas payer tant que le véhicule n'est pas livré. Et votre patron décide de ne rien livrer tant que la facture du vélo d'origine n'aura pas été réglée.
Dead lock.
Imaginez maintenant un client qui vient à vous avec un besoin complexe mal identifié: il envisage de remplacer sa flotte de véhicules. Vous lui proposez alors d'étudier avec lui les possibilités; c'est le métier de votre grosse société. Vous ne fabriquez rien, votre valeur ajoutée c'est le conseil. Votre client signe un accord de principe et règle un accompte.
Vous commencez à rédiger une étude. Le top du top, c'est bien entendu l'hélicopter. Les déplacements sont trop courts et ne nécessitent pas une telle débauche de moyens, mais on vous l'a explicitement demandé parce que ça faisait plus professionnel, Alors allons-y. Vous passez du temps à chercher des constructeurs d'hélicopter, d'avion, de fusée ... Vous leur demandez des tarifs qu'ils ne fournissent généralement que lorsqu'ils savent s'ils pourront faire affaire. Vous devez assister à des demis-journées de réunions dans lesquelles une armada de commerciaux vous présente les moults avantages des engins de leur société à grand renfort de diagrammes présentés sur vidéo projecteur. Vous faites de votre mieux pour synthétiser tout cela en un paragraphe de trois lignes.
Viennent ensuite les solutions moins nobles: la voiture, la moto. Là encore il faut cogiter pour estimer les coûts: coût d'acquisition, coût d'adaptation au besoin du client, coût en formation aux utilisateurs, coût en maintenance, coût en évolution, coût total d'acquisition ... (et coût d'établissement des coûts)
Lors de la première présentation au client, celui ci vous explique qu'il était évident que les moyens de transport aériens ne devaient pas être pris en compte puisqu'ils sont trop cher et si peu pratiques. Vous avez travaillé pour rien. Encore heureux que personne n'ait pensé à vous faire inclure les vaisseaux maritimes. Par contre vous n'avez pas pensé à étudier les moyens de transports alternatifs (trains, bus, métro). Il vous faut revoir votre copie.
Le client règle le solde de la facture et un avenant au contrat est établi. Vous voila reparti pour une estimation des coûts. En temps surtout. Parce qu'avec la première étude, le projet du client a pris du retard. Vous faites une seconde présentation au client. Celui-ci trouve que les moyens alternatifs manquent de souplesse et que vos solutions sont trop onéreuses. Il envisage un parc de voitures (une solution isofonctionnelle) et vous demande d'approfondir cette solution. Pour remporter le marché, cette troisième partie de l'étude ne sera pas facturée.
Vous continuez donc à imaginer des solutions sans les mettre en pratique. Les carrosseries (coupé, berline, break), les énergies (essence, diesel), les modes de transmission (boîte manuelle ou automatique) ... Mais lors de la troisième présentation, il s'est écoulé deux ans depuis votre première rencontre avec le client. Les modèles ne sont plus d'actualité, la législation a changé et le client achète finalement un parc de voiture au GPL, une technologie écologique et économique recommandée par un de ses amis.
Game over.
Blog exutoire permettant aux consultants d'extérioriser tous les problèmes qu'ils peuvent rencontrer que ce soit dans le cadre de leur mission chez le client ou bien avec leur propre société : incompréhension, mauvaise foi, indifférence, langue de bois ...
30 avril 2006
25 avril 2006
Spleen
On en dit gurus, détenteurs des clefs d'un savoir obscur.
On en dit hackers, franchissant les limites imposées par des multinationales et des gouvernements incapables de se tenir à jour; colosses aux pieds d'argile face à des passionnés joueurs dont la valeur technique n'a d'égal que le manque de maturité d'esprit.
On en dit nerd, on se moque de leurs lunettes disgracieuses, de leurs longs cheveux gras ou de leur manque de charisme ou de popularité.
On en dit geek, identifiés comme toxicomanes de l'ordinateur toujours en recherche de leur dose.
On en dit naxor, portant des costumes bien repassées et travaillant des phénomènes de surfaces, des choses qu'ils peuvent comprendre.
Moi, je préfère dire que je suis informaticien comme Michel Berger était pianiste.
Pionnier anonyme, l'ordinateur est ma passion. Je confesse ma culpabilité. Adolescent, j'ai découvert seul cette discipline avant qu'elle ne deviennent un lieu commun. Dans la pénombre de ma chambre j'ai acquis et capitalisé multitudes de connaissances et de compétences, en quête de mes limites logiques et cognitives. Toujours en compétition avec moi même pour m'améliorer, loin des railleries.
Je me suis découvert bricoleur, soudant des composants sur des circuits imprimés et montant des machines à partir de bric et de broc.
Je me suis plongé dans la programmation, à la découverte d'un monde fait de rigueur et de labyrinthes mentaux.
Je me suis immergé dans des mondes virtuels, faits de créatures imaginaires, vivant des aventures extraordinaires au travers des réseaux là où d'autres s'évadaient bien avant moi en lisant Jules Vernes.
J'étais un illuminé, cherchant des produits d'importation dans des magasins inconnus avant qu'on vende de l'Internet comme du savon ou qu'on trouve des ordinateurs en grande surface.
Il fut une époque ou l'on me qualifiait d'associal pour jouer sur ma calculatrice dans le bus et aujourd'hui il est monnaie courante de jouer sur son téléphone portable. La pratique marginale d'antan est maintenant passée dans les mœurs.
Me retrouvant comme tant d'autres en échec scolaire, il ne me restait plus d'autre choix que de faire de ma passion mon métier. Aujourd'hui j'ai l'impression de me prostituer, tel un artiste incompris devant faire une publicité de lessive pour pouvoir manger et payer son loyer. Ne vous y trompez pas, je fais partie des ouvriers spécialisés de l'ère moderne. Voici d'ailleurs déjà poindre les délocalisations de cerveaux.
J'ai vu les idées de quelques chevelus désireux de révolutionner le monde il y a quelques années se transformer en un business bien juteux. Les visionnaires ont fait place aux gestionnaires; ceux qui ne comptent pas vendre de l'eau sucrée toute leur vie. J'ai peur de voir la flamme de ma curiosité s'éteindre, étouffée par la rentabilité, la productivité et les parts de marché.
Des costards-cravates étudient, qualifient, mesurent, théorisent, planifient ... sans curiosité et sans élégance. Ils prennent rarement le temps de bien faire les choses puisqu'il faudra de toute façon les refaire dans quelques années avec ce qui sera alors la "nouvelle" technologie. La société qui les emploie dispose d'une aura auprès de ses clients, ils sont catapultés experts alors qu'ils ont à peine eu le temps de glaner quelque informations sur le net, la veille en profitant de leur inter contrat. Ils fournissent au prix fort des machines dont la fabrication nécessite au moins dix fois leur poids en combustibles fossiles et produits chimiques.
Et je suis en train de devenir l'un d'entre eux.
Loin d'être les prophètes technologiques, on serait plutôt les anges noirs d'une société en train de s'auto anéantir. Mon jardin secret est devenu une dangereuse mystification, symptomatique du malaise de ce qu'il faut bien appeler la "culture" occidentale.
Don't dream it's over.
On en dit hackers, franchissant les limites imposées par des multinationales et des gouvernements incapables de se tenir à jour; colosses aux pieds d'argile face à des passionnés joueurs dont la valeur technique n'a d'égal que le manque de maturité d'esprit.
On en dit nerd, on se moque de leurs lunettes disgracieuses, de leurs longs cheveux gras ou de leur manque de charisme ou de popularité.
On en dit geek, identifiés comme toxicomanes de l'ordinateur toujours en recherche de leur dose.
On en dit naxor, portant des costumes bien repassées et travaillant des phénomènes de surfaces, des choses qu'ils peuvent comprendre.
Moi, je préfère dire que je suis informaticien comme Michel Berger était pianiste.
Pionnier anonyme, l'ordinateur est ma passion. Je confesse ma culpabilité. Adolescent, j'ai découvert seul cette discipline avant qu'elle ne deviennent un lieu commun. Dans la pénombre de ma chambre j'ai acquis et capitalisé multitudes de connaissances et de compétences, en quête de mes limites logiques et cognitives. Toujours en compétition avec moi même pour m'améliorer, loin des railleries.
Je me suis découvert bricoleur, soudant des composants sur des circuits imprimés et montant des machines à partir de bric et de broc.
Je me suis plongé dans la programmation, à la découverte d'un monde fait de rigueur et de labyrinthes mentaux.
Je me suis immergé dans des mondes virtuels, faits de créatures imaginaires, vivant des aventures extraordinaires au travers des réseaux là où d'autres s'évadaient bien avant moi en lisant Jules Vernes.
J'étais un illuminé, cherchant des produits d'importation dans des magasins inconnus avant qu'on vende de l'Internet comme du savon ou qu'on trouve des ordinateurs en grande surface.
Il fut une époque ou l'on me qualifiait d'associal pour jouer sur ma calculatrice dans le bus et aujourd'hui il est monnaie courante de jouer sur son téléphone portable. La pratique marginale d'antan est maintenant passée dans les mœurs.
Me retrouvant comme tant d'autres en échec scolaire, il ne me restait plus d'autre choix que de faire de ma passion mon métier. Aujourd'hui j'ai l'impression de me prostituer, tel un artiste incompris devant faire une publicité de lessive pour pouvoir manger et payer son loyer. Ne vous y trompez pas, je fais partie des ouvriers spécialisés de l'ère moderne. Voici d'ailleurs déjà poindre les délocalisations de cerveaux.
J'ai vu les idées de quelques chevelus désireux de révolutionner le monde il y a quelques années se transformer en un business bien juteux. Les visionnaires ont fait place aux gestionnaires; ceux qui ne comptent pas vendre de l'eau sucrée toute leur vie. J'ai peur de voir la flamme de ma curiosité s'éteindre, étouffée par la rentabilité, la productivité et les parts de marché.
Des costards-cravates étudient, qualifient, mesurent, théorisent, planifient ... sans curiosité et sans élégance. Ils prennent rarement le temps de bien faire les choses puisqu'il faudra de toute façon les refaire dans quelques années avec ce qui sera alors la "nouvelle" technologie. La société qui les emploie dispose d'une aura auprès de ses clients, ils sont catapultés experts alors qu'ils ont à peine eu le temps de glaner quelque informations sur le net, la veille en profitant de leur inter contrat. Ils fournissent au prix fort des machines dont la fabrication nécessite au moins dix fois leur poids en combustibles fossiles et produits chimiques.
Et je suis en train de devenir l'un d'entre eux.
Loin d'être les prophètes technologiques, on serait plutôt les anges noirs d'une société en train de s'auto anéantir. Mon jardin secret est devenu une dangereuse mystification, symptomatique du malaise de ce qu'il faut bien appeler la "culture" occidentale.
Don't dream it's over.
24 avril 2006
Fougue printanière
Aujourd'hui je me suis rendu utile: j'ai résolu un problème bloquant !
Si, si ... c'est possible. Même moi je n'y croyais plus.
En plus, c'était un peu pointu techniquement; ça change. D'habitude j'ai plutôt l'impression d'être Etienne Bacrot essayant vainement d'expliquer les dames à des enfants de maternelle. Il faut dire que j'évolue dans un monde parallèle, où les lois du darwinisme n'existent pas. Les tire-au-flanc ne sont pas éliminés naturellement. Pas plus que les adeptes de l'absentéisme outrancier ou les incompétents notoires.
Retrospectivement, je ne m'explique pas cette contre contre-performance. Je nettoyais mon cerveau et le coup a dû parti tout seul. Il ne faut surtout pas que mon chef soit au courant car ce que j'ai fait ne rentre pas dans le cadre de mes attributions. C'est normalement un autre bureau qui se charge de tout cela. Trop compliqué pour moi, pauvre ingénieur Oméga.
Et puis il faut prendre garde. Si tout un chacun se mettait à avoir des idées, voire à les mettre en pratique, où irait-on je vous le demande ? Ce risquerait d'être la porte ouverte aux changements, aux améliorations et, pourquoi pas, au progrès.
Si, si ... c'est possible. Même moi je n'y croyais plus.
En plus, c'était un peu pointu techniquement; ça change. D'habitude j'ai plutôt l'impression d'être Etienne Bacrot essayant vainement d'expliquer les dames à des enfants de maternelle. Il faut dire que j'évolue dans un monde parallèle, où les lois du darwinisme n'existent pas. Les tire-au-flanc ne sont pas éliminés naturellement. Pas plus que les adeptes de l'absentéisme outrancier ou les incompétents notoires.
Retrospectivement, je ne m'explique pas cette contre contre-performance. Je nettoyais mon cerveau et le coup a dû parti tout seul. Il ne faut surtout pas que mon chef soit au courant car ce que j'ai fait ne rentre pas dans le cadre de mes attributions. C'est normalement un autre bureau qui se charge de tout cela. Trop compliqué pour moi, pauvre ingénieur Oméga.
Et puis il faut prendre garde. Si tout un chacun se mettait à avoir des idées, voire à les mettre en pratique, où irait-on je vous le demande ? Ce risquerait d'être la porte ouverte aux changements, aux améliorations et, pourquoi pas, au progrès.
19 avril 2006
Qu'est-ce qu'une bonne décision ?
La qualité d’un décideur ne peut être jugée au seul vu des résultats…
Vous êtes comme moi ? Ça vous fatigue aussi d’entendre toujours les mêmes expressions comme par exemple le coup de monsieur Jourdain et de la prose ? Oh! là. Ça fait bien 20 ans que nous l’entendons celle-là. Et c’est pas fini. Il y en a toujours un pour la ressortir ! A croire qu’elle doit réveiller en nous quelque chose de coincé entre Racine et Corneille. En ces temps de potache, Molière était en effet une forme de soulagement.
Des YAKA FOKON…Une autre expression est tout aussi lassante : C’est la référence au "yaka fokon". A croire que l’entreprise ne serait peuplée que de conseilleurs aux bras coupés. Bon ! Ok, je vous l’accorde, ils sont assez envahissants. Mais cela dit, ce ne sont pas eux les plus nuisibles. Eux ne font rien ou pas grand chose. Ils ne font donc que peu d’erreurs. Non.
…Aux TUNOREPADU A mon avis les plus dangereux ce sont les "pousse au regret". Ceux que l’on pourrait appeler les "ifalépafercomça" et les "tunorépadu". , ceux qui répètent sur un ton protecteur (donc dominant) teinté de fatalisme (sous-entendu : finalement tu n’es qu’un nul): "Il fallait pas faire comme ça…", "Pourquoi as-tu fait comme cela ?", " Tu n’aurais pas dû " ou encore "tu aurais dû me demander d’abord je t’aurais dit de ne pas le faire". (Ah le conditionnel passé ! Voilà un temps peu constructif !). Bref, tous ceux qui se sentent en force pour juger a posteriori une décision prise par un autre. Ces conseilleurs à rebours sont réellement les personnes dangereuses. Rabat-joie de nature, destructeurs par vocation, ils sont des briseurs d’enthousiasme, des castrateurs de l’initiative. Ils étouffent la fougue et la pétulance de la jeunesse, berceau de la force et de la créativité, et incitent à l’extension de l’indifférence, voire de la rouerie. Accusé, culpabilisé, l’infortuné décideur n’a plus que le regret comme bouée pour son estime personnelle. "Je ne recommencerai plus" pensera-t-il. C’est bien là le but de la manoeuvre.
On ne juge pas une décision a posteriori. Trop facile !Il faut s’ancrer bien au fond du crâne et une bonne fois pour toutes que la qualité d’une décision ne se juge pas aux résultats. C’est comme ça. Lorsque le temps est passé, lorsque le contexte s’est précisé, lorsque les premiers résultats ont pointé le bout de leur nez, le jugement est aisé. Les évidences apparaissent. Mais on oublie un peu facilement qu’au moment de la décision, celui qui décidait ne disposait pas de toutes les cartes en main. En fait, c’est exactement cela la décision en univers complexe et incertain. On ne dispose pas de toutes les cartes.
Pourtant, il faut s’engager. Il faut prendre le risque de choisir. Ou d’éliminer si vous voulez. Décider c’est choisir, mais c’est aussi éliminer. Est-ce le choix le plus opportun ? L’avenir nous le dira. Mais le décideur ne peut en aucun cas être mis en cause. A moins qu’il n’ait pas tenu compte d’informations disponibles à ce moment. Ah! Dans ce cas il est impardonnable. Autrement, on ne peut abuser de la position hautement confortable d’être plus avant dans le temps pour juger une décision prise. Trop facile ! Non seulement, le terrain s’est éclairci, mais de plus on dispose de l’expérience apportée par la décision. Une bonne décision ne peut se juger a posteriori. C’est ainsi.
Source : ZDNet
Vous êtes comme moi ? Ça vous fatigue aussi d’entendre toujours les mêmes expressions comme par exemple le coup de monsieur Jourdain et de la prose ? Oh! là. Ça fait bien 20 ans que nous l’entendons celle-là. Et c’est pas fini. Il y en a toujours un pour la ressortir ! A croire qu’elle doit réveiller en nous quelque chose de coincé entre Racine et Corneille. En ces temps de potache, Molière était en effet une forme de soulagement.
Des YAKA FOKON…Une autre expression est tout aussi lassante : C’est la référence au "yaka fokon". A croire que l’entreprise ne serait peuplée que de conseilleurs aux bras coupés. Bon ! Ok, je vous l’accorde, ils sont assez envahissants. Mais cela dit, ce ne sont pas eux les plus nuisibles. Eux ne font rien ou pas grand chose. Ils ne font donc que peu d’erreurs. Non.
…Aux TUNOREPADU A mon avis les plus dangereux ce sont les "pousse au regret". Ceux que l’on pourrait appeler les "ifalépafercomça" et les "tunorépadu". , ceux qui répètent sur un ton protecteur (donc dominant) teinté de fatalisme (sous-entendu : finalement tu n’es qu’un nul): "Il fallait pas faire comme ça…", "Pourquoi as-tu fait comme cela ?", " Tu n’aurais pas dû " ou encore "tu aurais dû me demander d’abord je t’aurais dit de ne pas le faire". (Ah le conditionnel passé ! Voilà un temps peu constructif !). Bref, tous ceux qui se sentent en force pour juger a posteriori une décision prise par un autre. Ces conseilleurs à rebours sont réellement les personnes dangereuses. Rabat-joie de nature, destructeurs par vocation, ils sont des briseurs d’enthousiasme, des castrateurs de l’initiative. Ils étouffent la fougue et la pétulance de la jeunesse, berceau de la force et de la créativité, et incitent à l’extension de l’indifférence, voire de la rouerie. Accusé, culpabilisé, l’infortuné décideur n’a plus que le regret comme bouée pour son estime personnelle. "Je ne recommencerai plus" pensera-t-il. C’est bien là le but de la manoeuvre.
On ne juge pas une décision a posteriori. Trop facile !Il faut s’ancrer bien au fond du crâne et une bonne fois pour toutes que la qualité d’une décision ne se juge pas aux résultats. C’est comme ça. Lorsque le temps est passé, lorsque le contexte s’est précisé, lorsque les premiers résultats ont pointé le bout de leur nez, le jugement est aisé. Les évidences apparaissent. Mais on oublie un peu facilement qu’au moment de la décision, celui qui décidait ne disposait pas de toutes les cartes en main. En fait, c’est exactement cela la décision en univers complexe et incertain. On ne dispose pas de toutes les cartes.
Pourtant, il faut s’engager. Il faut prendre le risque de choisir. Ou d’éliminer si vous voulez. Décider c’est choisir, mais c’est aussi éliminer. Est-ce le choix le plus opportun ? L’avenir nous le dira. Mais le décideur ne peut en aucun cas être mis en cause. A moins qu’il n’ait pas tenu compte d’informations disponibles à ce moment. Ah! Dans ce cas il est impardonnable. Autrement, on ne peut abuser de la position hautement confortable d’être plus avant dans le temps pour juger une décision prise. Trop facile ! Non seulement, le terrain s’est éclairci, mais de plus on dispose de l’expérience apportée par la décision. Une bonne décision ne peut se juger a posteriori. C’est ainsi.
Source : ZDNet
18 avril 2006
Morceaux choisis
En recherchant des compléments d'information sur le net pour l'article que je comptais écrire, je suis tombé par hasard sur un site ma foi fort bien fait.
Plutôt que de plagier ou faire mauvais usage du copier-coller, je vais faire montre d'une fainéantise crasse en recopiant quelques liens topiques à ce blog.
Management, vertical limit et le co-lead piégé.
Histoire, de 1970 à 2000 et projets, et moi, et moi, et moi ....
Un peu plus drôle: les lois du travail et celles des projets informatiques.
Mon plus petit article jusqu'ici, nonobstant que chronophage, est bon an mal an isofonctionnel à ce que je comptais écrire par moi-même. Je m'endormirai plus serein ce soir; me sentant moins seul, moins incompris et moins isolé.
Plutôt que de plagier ou faire mauvais usage du copier-coller, je vais faire montre d'une fainéantise crasse en recopiant quelques liens topiques à ce blog.
Management, vertical limit et le co-lead piégé.
Histoire, de 1970 à 2000 et projets, et moi, et moi, et moi ....
Un peu plus drôle: les lois du travail et celles des projets informatiques.
Mon plus petit article jusqu'ici, nonobstant que chronophage, est bon an mal an isofonctionnel à ce que je comptais écrire par moi-même. Je m'endormirai plus serein ce soir; me sentant moins seul, moins incompris et moins isolé.
Récit d'une journée ordinaire au pays des brasseurs d'air (et pas de houblon).
8h30
Arrivée.
J'aime ces petits moments de calme avant la tempête; quand le seul bruit qui ose s'aventurer dans le bureau est le gratouillis du disque dur quand le système démarre ...
9h00
Pause café.
Les premiers collègues, à peine arrivés, commencent déjà à prospecter pour une pause café. C'est à dire, je ne suis pas payé pour faire mon petit déjeuner sur mes heures de boulot, moi. En plus connaissant les zouaves ça risque de parler football et force est de reconnaître mon manque total d'intérêt pour ce sujet si cher au vulgum.
Oui je sais: ce n'est pas bien. Je devrais me forcer pour sacrifier à cette étape cruciale de la socialisation en milieu hostile (pardon, je veux dire en milieu professionnel) mais je suis déjà bien assez énervé sans caféine. En plus mon supérieur m'a récemment rappelé que je devais pas compter mes heures. Alors si on me laisse le choix, je préfère rentrer chez moi une demi-heure plus tôt ce soir.
Désolé les gars, je suis pas Véronique Jeannot.
9h30
Cours de gestion de stress.
La personne avec qui je partage le bureau revient de sa pause. Il soupire, chantonne, voire raconte sa vie.
Pas ce qu'il a fait le weekend dernier; non, non. Il palabre devant son écran: "alors je cliqueici ... ha non ça marche pas ... alors là peut-être ..."
Hey, man: on s'en fout de tavie ! Achètes-toi des amis.
Bon allez, chausser urgemment le filtre audio. Louons les divins créateurs du balladeur.
Il faut savoir faire contre mauvaise fortune bon cœur dit-on; au moins celui là n'insulte pas le logiciel et ne tabasse pas vertement le matériel quand il n'arrive pas à les utiliser correctement.
10h00
Appel téléphonique sur la ligne du collègue.
"Ha non, désolé, il n'est pas à son poste pour le moment. En réunion oui, ce doit être ça".
Dans la pièce fumeurs j'imagine; les pauses ici sont comme les repas des Hobbits: innombrables.
"Ha non je ne peux pas vous dire de quelle couleur il veut sa nouvelle cuisine".
On n'est pas assez intimes. Personnellement, je la lui repeindrais volontiers enrouge ... sang.
10h30
Spam.
Un hurluberlu a fait un mail à tous les employés de la société pour les prévenir d'un évènement des plus anodins. Crétin desAlpes !
Personne n'a connaissance de la netiquette ici. Du coup on reçoit toutes les 5 minutes une réponse à tous pour dire qu'il ne faut pas envoyer des mails à tout le monde. Une publicité demandait jusqu'où ils iraient. Maintenant on a une petite idée. Je suppute qu'on est malheureusement encore loin d'avoir touché le fond.
Petite consolation; le serveur *xch*ng* est au supplice. Je jubile: à genoux mécréant !
11h00
Je vais demander un renseignement à un collègue à l'étage.
Je rentre dans son bureau et, surprise, il est en train de surfer sur un site de cul.
C'est marrant les proxies. Je suis obligé de jouer avec le cache de G**gl* pour pouvoir obtenir les informations dont j'ai besoin pour travailler parce que je n'ai pas un accès complet à Internet en tant qu'externe. Lui, il a un accès complet et en branle pas une (sans mauvais jeu de mots). Honni Onan !
11h30
Retour dans mon bureau.
Mon collègue en a profité pour griller une clope sur place plutôt que de faire 50 mètres pour aller dans la salle fumeurs. Normal, ça lui aurait fait faire un peu de sport pour une fois.
Je me réconforte en me disant que son ADN sera retiré du pool génétique avant le mien. C'est minable, petit, mesquin, bas; mais qu'est ce que ça fait du bien !
12h00
Un petit coup de main.
Un collègue arrive l'air très embarassé pour me demander conseil. Il est jeune et motivé; fraichement débarqué de la semaine dernière.
Il voudrait savoir comment gérer ses horaires, vu qu'il n'y a plus personne dans son bureau pour lui donner de consignes à partir de 16h30.
Je pense un moment à m'en débarasser en lui répondant d'aller pleurer auprès de son RH mais je me retiens. Il n'est en rien responsable de ma vindicte et son désarroi est sincère.
"Fais comme moi: comme tu peux".
12h30
Pause déjeuner.
Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes pour offrir mieux à mon estomac qu'un ulcère.
13h30
Retour.
Mon collègue s'est cru obligé de bouffer sur place. Ca schlingue la poiscaille dans toute la piaule. On va ouvrir en grand même si on est en plein milieu du mois de mars.
"Quoi ? On se les pèle trop et tu vas t'en griller une ?"
C'est ça ouais, et n'oublie pas de faire une pause café après ta pause clope.
La prochaine fois que j'aurai envie de lâcher une caisse, je saurais sur quel bureau m'asseoir.
14h00
Réunion
Idéal pour digérer; ça va encore être la foire d'empoigne.
Mon supérieur n'entend rien à la technique; c'est un politicien. Son but n'est pas tant de faire avancer les choses que de gérer sa petite carrière en tirant au plus possible la couverture à lui à défaut de pouvoir décrier ses collègues dans leur dos.
Il ne dit pas bonjour aux membres de son équipe le matin mais il mange tous les midi avec le numéro un et le numéro deux de la boîte. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est en retard pour la réunion.
Bienvenue en obséquiocratie.
14h30
Réunion
Sans commentaire. J'ai déjà écrit un article complet à ce sujet.
15h00
Estimations.
Des employés ayant osé formuler une demande, il faut bien leur répondre même (voire surtout) s'il ne savent pas ce qu'ils veulent. Embarquons nous donc joyeusement dans une estimation des coûts pour que les responsables financiers puissent choisir la solution la moins onéreuse, même (voire surtout) en dépit du bon sens le plus commun.
Difficile d'évaluer le temps qu'on va passer sur un projet quand on ne maîtrise pas les technologies utilisées. On a le choix entre sous estimer et passer pour un incompétent a posteriori en ayant largement outrepassé les délais, ou bien surestimer et se faire immédiatement et copieusement réprimander, arguant d'un inadmissible manque de performance.
Alors ? Peste ou choléra ? Charybde ou Scylla ?
15h30
Appel téléphonique.
Ayant besoin d'un renseignement, j'appelle un collègue d'un autre site.
La personne qui décroche me répond: "Ha non, à cette heure là il est déja parti". "En weekend" me dis-je pour terminer sa phrase.
Merci bien, ça va beaucoup m'aider à tenir les délais qu'on m'a imposés.
On va aviser... mais aviser dans le calme, la tête reposée, se méfier de nos nerfs.
16h00
Altercation dans le bureau.
Un employé est venu saluer mon collègue. Moi, personne ne m'aime. Normal, je ne vais jamais aux pauses café.
L'un est néo-libéral et l'autre pro-gauchiste. Une fois échangées les politesses d'usage, la stérile guerre de religions peut commencer. Sujet du jour: la politique gouvernementale. Vaste débat. Voici mon bureau transformé en café du commerce.
Je me retiens de ne pas hurler "ROOOOOXAAAAAANE" à tue tête pour les calmer un peu.
16h30
Stage de W*rd.
De longues et fastidieuses années d'études à apprendre le noble art de l'informatique; tout ça pour me retrouver à double cliquer sur des mots pour les mettre dans le style spécifique à la charte graphique de la communication interne. Ou quand la forme est plus importante que le fond.
Car personne ne tiendra jamais compte des résultats de mon étude. Elle va être lue, relue, rerelue, validée, avalisée, classée, archivée et oubliée. C'est ça le cycle de vie de la documentation.
Ici KM doit vouloir dire Karrément Merdique.
17h00
Point hedomadaire.
Car il faut bien rendre des comptes à son supérieur, n'est-cepas ?
Voila donc mon travail de la semaine passé au crible.
Pourquoi mes projets sont enretard ? (Parce que les collègues sont cadencés à la vitesse d'un Derrick) Est-ce que j'ai pensé à telle ou telle solution ? (Il a lu ça dans un magazine informatique alors il le remplace) Qui ? Quand ? Quoi ? Comment ? Pourquoi ?
Je perds un temps précieux à expliquer mon travail plutôt que de le faire. Ce qui importe peu puisqu'in fine je devrais tout refaire comme mon supérieur l'aurait fait, lui.
17h30
Sur le départ.
Au moment de dire au revoir, mon supérieur (toujours lui) me rappelle à la dernière minute:
"Au fait pour le dossier machin, t'as 5 minutes pour endiscuter ?"
C'est àdire ... Toi tu peux te permettre de rester tard; vu que tu es arrivé à 9h30. Moi par contre, j'ai mon train à prendre là ...
Alors si tu veux pas que je te crame la gueule, lâche moi la grappe, bordel !!!
Arrivée.
J'aime ces petits moments de calme avant la tempête; quand le seul bruit qui ose s'aventurer dans le bureau est le gratouillis du disque dur quand le système démarre ...
9h00
Pause café.
Les premiers collègues, à peine arrivés, commencent déjà à prospecter pour une pause café. C'est à dire, je ne suis pas payé pour faire mon petit déjeuner sur mes heures de boulot, moi. En plus connaissant les zouaves ça risque de parler football et force est de reconnaître mon manque total d'intérêt pour ce sujet si cher au vulgum.
Oui je sais: ce n'est pas bien. Je devrais me forcer pour sacrifier à cette étape cruciale de la socialisation en milieu hostile (pardon, je veux dire en milieu professionnel) mais je suis déjà bien assez énervé sans caféine. En plus mon supérieur m'a récemment rappelé que je devais pas compter mes heures. Alors si on me laisse le choix, je préfère rentrer chez moi une demi-heure plus tôt ce soir.
Désolé les gars, je suis pas Véronique Jeannot.
9h30
Cours de gestion de stress.
La personne avec qui je partage le bureau revient de sa pause. Il soupire, chantonne, voire raconte sa vie.
Pas ce qu'il a fait le weekend dernier; non, non. Il palabre devant son écran: "alors je clique
Hey, man: on s'en fout de ta
Bon allez, chausser urgemment le filtre audio. Louons les divins créateurs du balladeur.
Il faut savoir faire contre mauvaise fortune bon cœur dit-on; au moins celui là n'insulte pas le logiciel et ne tabasse pas vertement le matériel quand il n'arrive pas à les utiliser correctement.
10h00
Appel téléphonique sur la ligne du collègue.
"Ha non, désolé, il n'est pas à son poste pour le moment. En réunion oui, ce doit être ça".
Dans la pièce fumeurs j'imagine; les pauses ici sont comme les repas des Hobbits: innombrables.
"Ha non je ne peux pas vous dire de quelle couleur il veut sa nouvelle cuisine".
On n'est pas assez intimes. Personnellement, je la lui repeindrais volontiers en
10h30
Spam.
Un hurluberlu a fait un mail à tous les employés de la société pour les prévenir d'un évènement des plus anodins. Crétin des
Personne n'a connaissance de la netiquette ici. Du coup on reçoit toutes les 5 minutes une réponse à tous pour dire qu'il ne faut pas envoyer des mails à tout le monde. Une publicité demandait jusqu'où ils iraient. Maintenant on a une petite idée. Je suppute qu'on est malheureusement encore loin d'avoir touché le fond.
Petite consolation; le serveur *xch*ng* est au supplice. Je jubile: à genoux mécréant !
11h00
Je vais demander un renseignement à un collègue à l'étage.
Je rentre dans son bureau et, surprise, il est en train de surfer sur un site de cul.
C'est marrant les proxies. Je suis obligé de jouer avec le cache de G**gl* pour pouvoir obtenir les informations dont j'ai besoin pour travailler parce que je n'ai pas un accès complet à Internet en tant qu'externe. Lui, il a un accès complet et en branle pas une (sans mauvais jeu de mots). Honni Onan !
11h30
Retour dans mon bureau.
Mon collègue en a profité pour griller une clope sur place plutôt que de faire 50 mètres pour aller dans la salle fumeurs. Normal, ça lui aurait fait faire un peu de sport pour une fois.
Je me réconforte en me disant que son ADN sera retiré du pool génétique avant le mien. C'est minable, petit, mesquin, bas; mais qu'est ce que ça fait du bien !
12h00
Un petit coup de main.
Un collègue arrive l'air très embarassé pour me demander conseil. Il est jeune et motivé; fraichement débarqué de la semaine dernière.
Il voudrait savoir comment gérer ses horaires, vu qu'il n'y a plus personne dans son bureau pour lui donner de consignes à partir de 16h30.
Je pense un moment à m'en débarasser en lui répondant d'aller pleurer auprès de son RH mais je me retiens. Il n'est en rien responsable de ma vindicte et son désarroi est sincère.
"Fais comme moi: comme tu peux".
12h30
Pause déjeuner.
Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes pour offrir mieux à mon estomac qu'un ulcère.
13h30
Retour.
Mon collègue s'est cru obligé de bouffer sur place. Ca schlingue la poiscaille dans toute la piaule. On va ouvrir en grand même si on est en plein milieu du mois de mars.
C'est ça ouais, et n'oublie pas de faire une pause café après ta pause clope.
La prochaine fois que j'aurai envie de lâcher une caisse, je saurais sur quel bureau m'asseoir.
14h00
Réunion
Idéal pour digérer; ça va encore être la foire d'empoigne.
Mon supérieur n'entend rien à la technique; c'est un politicien. Son but n'est pas tant de faire avancer les choses que de gérer sa petite carrière en tirant au plus possible la couverture à lui à défaut de pouvoir décrier ses collègues dans leur dos.
Il ne dit pas bonjour aux membres de son équipe le matin mais il mange tous les midi avec le numéro un et le numéro deux de la boîte. C'est d'ailleurs pour cela qu'il est en retard pour la réunion.
Bienvenue en obséquiocratie.
14h30
Réunion
Sans commentaire. J'ai déjà écrit un article complet à ce sujet.
15h00
Estimations.
Des employés ayant osé formuler une demande, il faut bien leur répondre même (voire surtout) s'il ne savent pas ce qu'ils veulent. Embarquons nous donc joyeusement dans une estimation des coûts pour que les responsables financiers puissent choisir la solution la moins onéreuse, même (voire surtout) en dépit du bon sens le plus commun.
Difficile d'évaluer le temps qu'on va passer sur un projet quand on ne maîtrise pas les technologies utilisées. On a le choix entre sous estimer et passer pour un incompétent a posteriori en ayant largement outrepassé les délais, ou bien surestimer et se faire immédiatement et copieusement réprimander, arguant d'un inadmissible manque de performance.
15h30
Appel téléphonique.
Ayant besoin d'un renseignement, j'appelle un collègue d'un autre site.
La personne qui décroche me répond: "Ha non, à cette heure là il est déja parti". "En weekend" me dis-je pour terminer sa phrase.
Merci bien, ça va beaucoup m'aider à tenir les délais qu'on m'a imposés.
On va aviser... mais aviser dans le calme, la tête reposée, se méfier de nos nerfs.
16h00
Altercation dans le bureau.
Un employé est venu saluer mon collègue. Moi, personne ne m'aime. Normal, je ne vais jamais aux pauses café.
L'un est néo-libéral et l'autre pro-gauchiste. Une fois échangées les politesses d'usage, la stérile guerre de religions peut commencer. Sujet du jour: la politique gouvernementale. Vaste débat. Voici mon bureau transformé en café du commerce.
Je me retiens de ne pas hurler "ROOOOOXAAAAAANE" à tue tête pour les calmer un peu.
16h30
Stage de W*rd.
De longues et fastidieuses années d'études à apprendre le noble art de l'informatique; tout ça pour me retrouver à double cliquer sur des mots pour les mettre dans le style spécifique à la charte graphique de la communication interne. Ou quand la forme est plus importante que le fond.
Car personne ne tiendra jamais compte des résultats de mon étude. Elle va être lue, relue, rerelue, validée, avalisée, classée, archivée et oubliée. C'est ça le cycle de vie de la documentation.
Ici KM doit vouloir dire Karrément Merdique.
17h00
Point hedomadaire.
Car il faut bien rendre des comptes à son supérieur, n'est-ce
Voila donc mon travail de la semaine passé au crible.
Pourquoi mes projets sont en
Je perds un temps précieux à expliquer mon travail plutôt que de le faire. Ce qui importe peu puisqu'in fine je devrais tout refaire comme mon supérieur l'aurait fait, lui.
17h30
Sur le départ.
Au moment de dire au revoir, mon supérieur (toujours lui) me rappelle à la dernière minute:
"Au fait pour le dossier machin, t'as 5 minutes pour en
C'est à
Alors si tu veux pas que je te crame la gueule, lâche moi la grappe, bordel !!!
17 avril 2006
Isofonctionnel
Isofonctionnel : Terme à la mode, du moins dans mon entourage professionnel. Application isofonctionnelle : cela reviendrait (si j'ai bien compris) à refondre une application en utilisant une technologie différente, un langage différent mais avec les mêmes fonctionnalités qu'auparavant.
Rien d'exceptionnel à cela.
Partant de cette définition, on suppose que vous pouvez rapidement faire une estimation de la charge nécessaire pour réaliser cette application "isofonctionnelle". Je suppose que cela est vrai aussi et lorsqu'on me demande de combien de temps j'aurai besoin pour faire cette estimation, je suis en mesure de répondre.
Imaginons maintenant que l'on me demande cette même estimation sur une application que je ne connais pas (mais que mon responsable connait), sur laquelle il n'y a aucune documentation (les spécifications fonctionnelles ont les écrit quand on a terminé l'application, c'est beaucoup mieux paraît-il ! En fait c'est pas tout a fait exact. Les membres de l'équipe doivent écrire les spécifications de l'application une fois qu'ils ont fini de coder, le chef de projet n'est pas concerné par cela sur les applis qu'il gère.). Mon responsable me fournit quand même l'application, heureusement et j'ai 1 jour pour faire l'estimation. Bon, ça doit être faisable même si ce n'est pas idéal. Au bout d'une demi journée de travail, mon responsable me demande de rajouter une fonctionnalité à cette estimation, puis un peu plus tard m'en demande une autre. Ce qui veut dire que je dois maintenant rédiger une estimation pour un portage d'une application isofonctionnelle sur une application inconnue avec aucune documentation et en rajoutant des fonctionnalités et il me reste 1/2 journée de boulot pour ça.
Là, je crois que ma définition initiale de "Isofonctionnelle" était érronée.
Quelqu'un en aurait-il eu, histoire d'éclairer un peu ma lanterne ?
Rien d'exceptionnel à cela.
Partant de cette définition, on suppose que vous pouvez rapidement faire une estimation de la charge nécessaire pour réaliser cette application "isofonctionnelle". Je suppose que cela est vrai aussi et lorsqu'on me demande de combien de temps j'aurai besoin pour faire cette estimation, je suis en mesure de répondre.
Imaginons maintenant que l'on me demande cette même estimation sur une application que je ne connais pas (mais que mon responsable connait), sur laquelle il n'y a aucune documentation (les spécifications fonctionnelles ont les écrit quand on a terminé l'application, c'est beaucoup mieux paraît-il ! En fait c'est pas tout a fait exact. Les membres de l'équipe doivent écrire les spécifications de l'application une fois qu'ils ont fini de coder, le chef de projet n'est pas concerné par cela sur les applis qu'il gère.). Mon responsable me fournit quand même l'application, heureusement et j'ai 1 jour pour faire l'estimation. Bon, ça doit être faisable même si ce n'est pas idéal. Au bout d'une demi journée de travail, mon responsable me demande de rajouter une fonctionnalité à cette estimation, puis un peu plus tard m'en demande une autre. Ce qui veut dire que je dois maintenant rédiger une estimation pour un portage d'une application isofonctionnelle sur une application inconnue avec aucune documentation et en rajoutant des fonctionnalités et il me reste 1/2 journée de boulot pour ça.
Là, je crois que ma définition initiale de "Isofonctionnelle" était érronée.
Quelqu'un en aurait-il eu, histoire d'éclairer un peu ma lanterne ?
Citation
"Se tromper est humain, persister dans son erreur est diabolique."
[ Saint Augustin ] - Extrait des Sermons
Cette citation est très intéressante. Il va peut être falloir que j'en fasse profiter certaines personnes de ma connaissance.
[ Saint Augustin ] - Extrait des Sermons
Cette citation est très intéressante. Il va peut être falloir que j'en fasse profiter certaines personnes de ma connaissance.
10 avril 2006
Réunion
Pour faire pendant aux 10 règles du management, voici les 10 règles de la réunion:
- Élever la voix le plus possible.
Celui qui crie le plus fort est celui qui a raison. La conspuation est un principe séculaire bien connu et fortement ancré dans l'inconscient collectif.
Sans doute les restes d'un atavisme de notre archéo-cerveau.Bougha ! Bougha ! - Menacer.
Lorsque le ton n'est pas suffisant, utiliser l'ancestral argument de la peur.
Excommunication et opprobre n'ayant malheureusement plus cours à notre époque, préférer en milieu professionnel l'astreinte à des heures supplémentaires, le refus de congés à venir, les sanctions administratives et bien entendu, le licenciement. - Couper la parole.
Pourquoi écouter ce que les autres ont à dire quand on est omniscient et qu'on peut toujours dégainer son 49-3 local dans le cascontraire ?
"C'est moi le chef, fais ce que je dis" (mais surtout pas ce que je fais,hein ...).
Peut également s'utiliser pour couper court à la formulation d'une bonne idée qu'on pourra plus tard reprendre à son compte (voir règle 7). - Cogiter à ce qu'on peut répondre.
L'écoute active est une théorie aussi caduque que celle deshumeurs ! Il est préférable de penser à une contre-attaque plutôt que de perdre son temps à prêter attention aux dires d'autrui.
À utiliser quand on ne peut pas appliquer la règle 3 (si l'interlocuteur été plus prompt à l'appliquer).
Le faire dès qu'on a une idée, même mauvaise (voir règle 6), en s'efforçant d'appliquer la règle 1. Oui, je sais, ça commence à devenir compliqué; mais c'est un métier hein ... - Commencer ses réponses par "je suis d'accord avec toi, sauf que".
L'auditoire ayant tendance à ne reternir que le début et la fin d'une intervention, éviter à tout prix la simplification sémantique "je ne suis pas d'accord parce que".
On risquerait d'être pris en faute si les arguments qui suivaient ne s'avéraient pas pertinents ou incohérents. - Critiquer systématiquement, par principe.
Règle de portée générale à appliquer à l'envi sans réfléchir. À travailler pour l'acquérir comme un réflexe.
Les arguments les plus trompeurs et sournois seront les bienvenus. En cas d'échec, appliquer la règle 7. - Reformuler les idées des autres à son propre compte.
Encore plus efficace lorsque pratiqué hors réunion, en comité restreint avec la hiérarchie. Il est alors capital d'utiliser "je" comme sujet plutôt que tout autre pronom personnel.
Si on se fait attraper la main dans le sac en réunion, on pourra toujours se rétracter en arguant s'être prétendu d'accord avec la personne à l'origine de l'idée. Il est alors crucial d'avoir appliqué la règle 5. - Changer de sujet.
Esquive permettant d'éviter de capituler en avouant avoir tort.
Attention il ne s'agit bien entendu pas d'élever de débat pour faire avancer les choses. L'enlisement dans d'absconses explications est un bon exemple d'application. - Jouer l'incompris.
En présence de la hiérarchie uniquement.
Prétendre que l'autre n'a pas compris ce qu'on voulait dire.
Peut servir de préambule à la remise en question des capacités intellectuelles de l'autre (voir règle 10). - Remettre l'autre à sa place.
Lui rappeler son statut inférieur et son manque d'expérience.
En bon sycophante, mettre en avant ses erreurs passées tout en ayant prétendu à l'époque ne pas lui en tenir rigueur.
Attention dans ce cas à ne pas le faire en présence de témoins de l'époque, surtout s'il s'agit de supérieurs.
- "Que penserais-tu de ..."
- "Comment ferais-tu pour ..."
- "C'est une bonne idée"
- "Je suis d'accord avec toi"
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