19 mars 2007

Nos amis les pros.

Je suis récemment allé voir un "professionnel" de l'impression photo pour faire faire quelques tirages. Je lui ai passé ma petite clef USB et lui ai indiqué, puisqu'il me le demandait, le répertoire des images à imprimer (nommé je le reconnais de façon très peu intuitive "photos"). Je me suis alors pris dans la tronche une réplique culte digne des Tontons flingueurs: "des fichiers ... PNG ? Mais c'est pas un format graphique ça". Je l'ai regardé de travers pendant que les fichiers soi-disant non graphiques apparaissaient en miniatures dans le gestionnaire de fichiers de l'ordinateur sur le comptoir.
Deuxième round ... je demande négligemment à quel format je dois lui fournir mes clichés, ce à quoi il répond: JPG. J'objecte qu'il risque d'y avoir de la déperdition avec la compression et là, la deuxième lame coupe le neurone à la racine: "mais le JPG c'est pas compressé".
Il n'y avait pas de rage, juste le désespoir ...

Quelque jours plus tard, lors d'un pot entre collègues informaticiens j'ai également entendu: "Moi je les fais pas les mises à jours de W*nd*ws, de toute façon je suis protégé par un firewall."
Encore un cas d'école d'un ingénieur vendu très cher (sans être payé en conséquence) mais qui n'est pas sensibilisé à la sécurité informatique. Il n'a qu'une vision partielle, tronquée.
Ne pas faire les mises à jour, c'est aussi irresponsable que de ne pas entretenir la voiture dans laquelle on roule. Les pneux lisses, c'est dangereux, les machines zombies aussi.
Penser qu'on est protégé parce qu'on a un firewall, c'est aussi utopique que croire qu'on ne sera pas cambriolé parce qu'on a fermé sa porte à clef. Les gens normaux ne fracassent pas les portes, les voleurs et les pirates, si.
J'ai bien tenté de le lui expliquer mais je doute malheureusement qu'il ait compris.
Et après ça, des hordes d'inconscients aident une minorité active de surcompétents à secouer les serveur racines ... Bien avant F*ld*ng@Home, il y avait déjà Hacking@Home.
L'esprit scientifique est supposé amener de la rigueur; la grande avancée de l'intelligence, du "je sais, j'ai testé" et non plus du "je crois, on m'a dit" si cher aux conglomérats ésotériques et métaphysiques de manipulation de masses que sont les religions.
L'être humain de base n'en demeure pas moins une grosse faignasse sans élégance, qui fait mal un boulot qui ne lui plait pas et qui se décérèbre le soir venu devant la dernière émission télévisée offrant des "cerveaux disponibles".
Quand on réfléchit à ce que l'humanité pourrait être et quand on voit ce qu'elle est ... on choppe vite des envies suicidaires.

Moi, il faut que j'arrête de regarder en arrière et de me comparer à des tiers lâches et imbéciles. Ça me fous en l'air. Il faut que je recommence à regarder de l'avant, à penser à ce que je peux améliorer chez moi. Il va sans doute falloir que je commence par la tolérance ...

16 mars 2007

Déshumanisé

Une nouvelle tendance dans ma hiérarchie est de ne plus me considérer comme un être humain.
J'ai beau savoir que je suis une prestation ça fait bizarre. Première manifestation de cette déshumanisation, une de mes hiérarchiques entre dans le bureau, me dit "bonjour", me tape la bise, jusque là tout va bien même si je me dispenserais volontiers de la bise. Ensuite elle passe voire ma hiérarchique dans ma boîte assise en face de moi, et demande si il y a moyen qu'elle me voit pour parler d'un sujet qu'elle voudrait aborder avec moi. Je suis dans la pièce. Bon moi ça me paraît bizarre comme attitude, mais passons, on a tous de petits comportements bizarres par moment. Ca m'avait fait sourire sur le moment et c'est tout.
Maintenant deuxième manifestation de cette déshumanisation, je dois faire une réunion sur un sujet, je vous reproduit la chaîne de communication :
  1. Ma n+2 m'informe que je dois voir une autre équipe pendant 3 jours.
  2. Je lui répond grosso-modo que je me moque de quand puisque de tout façon je suis contraint de venir si je veux être payé.
  3. Elle me propose 3 jours
  4. Bizarrement et contre ma volonté, j'accepte :-)
  5. Un autre participant objecte à une de mes hiérarchique client qu'un des jours est férié (^_^)
  6. Une de mes hiérarchique écrit à une autre de mes hiérarchique (n+1 vers n+2) qu'il y a un problème avec les dates et qu'il faudra voir lundi avec ma hiérarchique dans ma boîte (n+ 0.5 :-P)
  7. Finalement cette même hiérarchique me forward la conversation.

Hornet, consultant en organisation du travail propose l'amélioration suivante :

  1. Les 2 consultants planifient ensemble la réunion à partir de leurs calendrier Outlook.
  2. J'informe ma n+0.5 de la date de la réunion pour qu'elle puisse garder la vision de mon activité dans le planning qu'elle maintient à jour.
  3. Avec l'argent économisé sur les salaires de mes 2 hiérarchiques chez le client et avec le temps gagné, on construit un terrain de tennis dans la cour intérieur et on se tape un petit match de Tennis. (ou autre alternative, je ne bosse plus qu'à temps partiel - peut être un peu plus facilement réalisable)

13 mars 2007

Problème de référentiel

Petit retour sur les cours de physique du lycée : "Tout mouvement observé est relatif à l'observateur". Ou dit autrement : "Tout est question de référentiel".
Ainsi notre bien aimé chef (chez les consultants) est grandement apprécié du client, au point qu'ils l'ont débauché - inventant ainsi un nouveau concept, déclinant lui-même un concept cher aux SSII, la cooptation. Sauf que la cooptation dans l'esprit est un cercle vertueux : Tu es bien dans ta SSII et tu lui conseille des profils de tes connaissances pour la faire avancer. Voilà ça c'est la théorie, en pratique, c'est du copinage. On pousse des CVs de copains, qu'ils soient compétents ou pas et la finalité est surtout de se faire bien voir par son commercial.
Donc je n'ai jamais fait de cooptation et ce pour 2 raisons :
  • Je ne suis pas bien dans ma SSII, et je ne souhaiterais pas à mon pire ennemi de partager mon sort
  • Je n'ai pas d'ami ;-)

Revenons à nos moutons (particulièrement bien trouvé sémantiquement parlant dans ce contexte), donc le client à inventé un nouveau concept la cooptation par médiocrité. En fait ce n'est pas réellement un nouveau concept. La cooptation peut se révéler interessante, si les gens de la base sont interessants, ils peuvent faire tâche d'huile en attirant d'autres personnes interessantes. Maintenant quand la base est médiocre, elle fait tâche d'huile également, et de façon bien plus efficace.

Le principe de cooptation est de toute façon biaisé, car il implique une trop grande homogénéité de la masse salariale, tout le monde se connait, vient de la même école, à les même expériences .... et les même incompétences ! Bref l'entreprise est vue comme une caste, un vase clos.

Et c'est exactement ce qui se passe chez mon client, dans le référentiel du client (composé de personnes médiocres techniquement et humainement, mais hautement politisées), mon chef est considéré comme un dieu vivant, et objectivement, si j'étais capable de m'associer à ce référentiel, je me prosternerais volontiers devant lui.

En guise de conclusion je dirais juste que dans mon référentiel personnel, très personnel, composé exclusivement de moi, il est ce qui se raproche le plus du néant, de l'insignifiant.

Comme quoi les référentiels ....

08 mars 2007

Citation de citation

Une citation dans un bouquin :
The truth is great, and shall prevail
When none cares whether it prevail or not
Coventry Patmore

Très vraie
je rajouterais juste "And when it doesn't cost anything" - remarque ça revient un peu au même :)