31 décembre 2006

Défaite des fêtes ...

C'est la période; période haute de la déprime et des taux de suicides élevés. Et pas seulement chez les informateux, les statistiques ne s'y trompent pas.
Au père Noël, j'avais commandé des illusions parce que j'ai perdu toutes les miennes. Pas de chance: rupture de stock. À la rigueur en pré-commande, comme pour la Wii.
Ma bonne résolution pour la nouvelle année ? 800x600x16bpp. C'est pas énorme mais c'est pas mal pour un PDA-HD. Je vois de toute façon difficilement comment l'année à venir pourrait-être pire que celle écoulée. Quoi que ...
Courage! Dans ma boîte de Pandore, l'humour aussi est resté. Fût-il futil, voire noir: la politesse du désespoir.

22 décembre 2006

Joyeux Noël et bonnes fêtes

Tout est dans le titre du billet.

Joyeux Noël à tous, passez de bonnes fêtes de fin d'année et à très vite.

Bon mot pour les fêtes

La vie c'est comme une boîte de chocolats on peut tomber sur le centre de service ...

20 décembre 2006

Enfin quelque chose de positif !!!

L'abruti s'en va, champagne.
Il était temps.
Bon reste plus qu'à changer le client et on sera bon.

Méthodologie pour la conduite de projets

Permet d'élaborer les plannings et d'arrêter les choix stragégiques.



N.B: Ne permet pas la rédaction de cahier des charges. Cette tâche est d'ailleurs fortemment déconseillée car les changements de dernière minute devraient alors être étiquetés comme avenants et les équipes de développement seraient moins manipulables.

Il ne faut pas confondre ...

... l'exécution d'un programme et le suicide d'un programmeur.

Scofield

Se dissimulant dans la salle serveur pour consulter la topologie du réseau local inscrite sur ses tatouages, il reroute les paquets TCP de son ordinateur ultra-portable pour consulter des offres d'emploi sur le net.
Va-t-il pouvoir s'échapper de cette mission ?

19 décembre 2006

Saisie d'activité

Moment de la saisie d'activité. Je saisis mon activité sur l'application dédiée, et j'obtiens une belle popup :


Je propose une évolution pour la boîte de dialogue :

18 décembre 2006

Morceaux choisis ... Piochés dans l'abatware

Quelques perles venant du boulot :
Mon client qui me croise dans le couloir, "t'es tout le temps tout sourire toi" - apparemment ça l'agace - en même temps il me croise à chaque fois quand je suis en train de sortir, ceci explique cela ...
Mon manager de projet à propos de mon chef de projet, "Non parceque tu comprends il va falloir que tu fasses des tests plus poussés, lui il a pas beaucoup de temps" - forcément il y a beaucoup moins de place dans une journée de 5h30 que dans une journée de 10h...
Mon chef de projet s'adressant à moi , "Tu vois là y'a un petit bug, ça marche pas bien, y faudrait que tu regardes quand t'as le temps" - c'est rigolo je deviens un peu comme une bête sauvage, je peux sentir la peur, et à chaque fois qu'il me parle, j'ai envie d'ouvrir la fenêtre (à défaut de l'ouvrir lui, comme quoi je ne suis pas encore complètement sauvage) pour aérer.
Maintenant la même histoire, une fois qu'elle est passée par le prisme de mon manager de projet, "Machin m'a dit qu'il avait trouvé un gros bug complètement bloquant dans ce que tu avais fait" ... édifiant, le gros bug dont il est question intervient dans un enchaînement complétement grotesque d'actions qui ne constituent en aucun cas une utilisation normale (par normale j'entends effectuées par un être pluri-cellulaires doté d'une ou deux cellules spécialisées en neurone) . En gros il faut changer trois fois d'onglet, commencer une saisie mais ne pas la finir et re-changer deux fois d'onglet ...
Une signalisation de bug, dont l'auteur est celui qui croivait que les leçons de conjugaisons étaient optionnelles en primaire, "blablabla ... quand tu passes la sourie" ... là il a réussit j'ai souris :o)
Histoire d'avancer sur les impressions on m'a collé la MOA sur le dos - voire les billets précédents - Au début une personne une demi-journée (qui n'est pas venue), après une autre pendant une demi-journée, qui s'est finalement transformée en une heure top chrono. Les employés du client semblent être des vortex temporels, ils ne foutent rien du tout mais sont toujours ultra-occupés.
Revenons à nos impressions (bien que je préfère les moutons), elles se font sous reporting services, et le client de s'insurger "Comment c'est même pas du Wysiwyg" ... Cette personne était chargée de la modèlisation UML avant, elle devrait pourtant être intelligente, avoir un esprit ouvert ... en même temps l'UML c'est très Wysiwyg, en général on le voit pas, et quand tu t'en étonne on te réponds que c'est un truc inutile inventé par de méchants universitaires pour occuper les candides dans mon genre.
Enfin, bientôt les vacances, elles seront salvatrices - bien que forcées - pour beaucoup d'entre nous

14 décembre 2006

Spécifications de dernière minute

Grande et belle journée, projet toujours au forfait, on fait les évolutions demandées par le client, tout ça pour la beauté du geste ...
Il a émit de nouvelles spécifications, alors que le produit est en recette. Ces spécifications sont évidemment très différentes de celles de départ (style sinon se serait pas drôle - trop simple). Elles sont même contraires sur de nombreux points à celles de départ qu'on nous a obligé à respecter.
Bon je lève une ou deux incohérences, comme mon manager n'a pas raté l'occasion de me reprocher le fait que je n'avais pas émis d'objection sur les dernières spécifications alors que je les trouvais idiotes (en même temps je les ai eu en main au moment où le forfait étais déjà commencé et il fallait cravaché parceque le planning avait été taillé à la serpe), la je vais en discuter avec ma chef chez le client.
Donc je lui pose mes questions et là, un ange passe, cet ange me permet d'avoir quelques petites reflexions - y'a t-il réellement de la matière entre ces deux oreilles, si elle existe cette matière est-elle inerte, comment à-t-elle eu son poste de chef, elle est vraiment au dessus de moi sur l'échelle sociale - L'ange est passé, un autre suit ...
Finalement elle me dit de faire comme ci tant qu'elle me dit pas le contraire, peut-être devrais-je lui expliquer que le processus de développement ne permet pas de faire quelque chose, de le défaire puis de faire autre chose à moindre coût.
Bon je fais le truc et reçois la confirmation, OUF.
Sinon en parallèle je dois m'occuper du management du projet (ils sont deux dessus au dessus de moi mais apparemment ça suffit pas). Donc je dois estimer les dernières anomalies trouvées par le client. Sur le coup j'ai eu du mal à me contenir, la plupart étaient des questions ouvertes : et si on faisait ça, pis ça aussi, pis comme ça se serait pas mieux ...
Sans parler du fond (si il y en a un).
Abonnement pris aux semaines pourries ... reste à determiner la durée de l'abonnement

12 décembre 2006

Des maux. Des mots.

Collection de lapsus (très révélateurs) lors de mes récentes séances au clavier.

démo -> démon

la question que je me pose -> la question que je me pause

fichier -> faichier

cahier -> chier (variante)

post -> prost (pressé de partir ?)

ext -> exit

Ou quand le conscient refuse de relativiser et laisse le champ libre à l'insconscient.

Take a bow

Je suis un sale perfectionniste qui par malheur analyse et isole rapidement les dysfonctionnements. Malheureusement on ne me donne pas les moyens de faire quoi que ce soit pour améliorer les choses. Ce n'est pas à mon niveau que ça se joue. L'important, c'est la politique.

Alors faute de pouvoir améliorer les choses, je me suis sauvegardé moi-même. Non, je n'ai pas fait de backup mais j'ai refusé de jouer le jeu et de finir par casser, telle la vague de l'individu venant se briser sur le rocher du système. Pour paraphraser un nabot politique: "une mission, on l'aime ou on la quitte". J'ai pu, et j'ai, manœuvré pour faire en sorte de trouver une échapatoire, fût-ce une fuite peu glorieuse. Je culpabilise pour la personne qui va prendre ma suite.

Pourtant il reste des séquelles qui transpirent dans la qualité de mes articles. Je suis dégoûté quand je m'aperçois que cette mission a modifié en profondeur mon comportement.
Avant j'étais débordant d'énergie, maintenant je suis toujours en colère contre quelque chose ou quelqu'un.
Avant j'étais disponible et à l'écoute des gens, maintenant je manque de patience et je me trouve intolérant.
Avant j'étais motivé et dynamique maintenant je suis aigri et désabusé.
Avant je savais me montrer pédagogue, maintenant je me prends pour une grosse l33t qui ne dispense pas son savoir aux pauvres l@m3rz.
Avant j'étais blagueur, maintenant je suis cynique et bloggueur.

What we became is contraty to what we want
Je voudrais redevenir comme avant et pour cela j'espère qu'il me suffira de quitter cette mission.

Yé soui travail

Mon collègue a été récemment contraint et forcé à travailler pendant deux jours. Le permier parce qu'un externe avait tombé une grosse quantité de travail chez lui le weekend. Le second parce que son responsable interne l'avait harcelé 3 fois dans la même journée pour vérifier que le travail avait été fait. (c.f. Collègues ...)
Moralité : le 3eme jour, mon collègue était absent; surmenage sans aucun doute. Bien sûr il n'avait prévenu personne et avait laissé son travail en plan.

Son responsable interne était venu me voir à 9h30 en demandant: "il arrive vers quelle heure généralement ?" Ce à quoi j'avais dû honnêtement répondre: "repasse plus tard, je n'aime pas dire du mal des gens dans leur dos" (enfin sauf quand je ne les nomme pas, mais même là il semble qu'on les reconnaisse, c.f. Réunion d'agence).
Au bout de son troisième passage vers 11h, le responsable avait fini par utiliser l'ordinateur de mon collègue pour faire le boulot par lui même.

À son retour, après une semaine de congés bien mérités, mon collègue a hurlé parce que quelqu'un avait touché à son poste. Son responsable lui a demandé de faire un point. "Un point sur quoi ?" avait répondu mon collègue.

Dans l'après midi, il me demande un petit coup de main.
- Je peux te demander ton avis ? Comment je fais là ?
- Non ... tu peux faire comme çi ou comme ça. Comme ça, ça a l'avantage d'être mieux
- Moi je pensais le faire autrement, comme ço.
- En faisant comme ço, ça ne marchera pas
- ben si
- Non parce que c'est pas possible techniquement regarde ...
- Non, ça va marcher
- Bon ben fait le alors.
- Tu peux rester avec moi au cas où ?
- Non ... là il faut que je finisse un truc, dis moi quand tu auras fini

J'ai ensuite essayé de lui expliquer quelque chose de trivial: une fonction qui concatène deux chaînes de caractère si elles ne sont pas vides, en les séparant par une troisième chaîne.
Algorithme simple:
Si la première chaîne est vide, on renvoie la seconde.
Si la seconde chaîne est vide, on renvoie la première.
Sinon on effectue la concaténation première chaîne + chaîne de séparation + seconde chaîne et on renvoie le tout.
Comme toute réponse à mes explications, j'ai reçu un décourageant: "ho la la, c'est compliqué".

Sur ce coup là, même ma femme (non informaticienne de son état) a fait la moue lorsque je lui ai expliqué.

Réunion d'agence

Ce soir, je me suis auto dispensé de la réunion d'agence. Je n'étais pas dans un bon jour et je n'avais pas envie de subir cet affligeant concert d'instruments à vent (surtout du pipeau). Normal pour des brasseurs d'airs qui nous le pompe me fera-t-on remarquer.

J'angoissais à l'idée du matraquage du directeur d'agence, à grands renforts de formules toutes faites comme "il y a du buisness à prendre", "on va faire du chiffre" ou bien encore "on sent que le marché reprend". Il n'aurait pas manqué d'annoncer que la société pouvait se targuer d'une croissance de 10% de ses revenus sur le dernier exercice fiscal. J'avais très peur d'intervenir d'une petite pointe en rappelant que j'avais été augmenté de 3% et de demander où était passés les 7% restants; dans le budget formation peut-être ...
De quoi devrais-je me plaindre; certains s'étaient vus promettre une prime de résultat, fournie seulement en partie un an plus tard, déduite de l'augmentation de leur entretien annuel et s'étaient vus interdits de prime de vacances sous prétexte d'avoir déja eu une prime. (Réfléchissez bien, sa prime on la lui a donné une fois et retirée deux fois ...)

J'ai quand même fait un tour à mon agence où j'ai passé mon temps à balancer sur ma mission et mon environnement de travail devant les jeunes recrues. J'aurais eu plus vite fait de distribuer des cartes de visite avec l'URL de ce site en me promenant avec un t-shirt estampillé "je suis le Docteur Schizzo".
J'ai expliqué à mon délégué du personnel que je pétais les plombs et que j'avais le choix entre arrêter la mission et être arrêté pour dépression. Il m'a répondu que le but était de faire durer la mission donc que je devrais choisir la dépression parce que ce ne serait pas à la boîte de payer.
Défoncé aux anti-dépresseurs et aux anxiolytiques, je n'ai pas eu le réflexe de l'exécuter sommairement, je m'en excuse.

À un ancien collègue ayant fait une mission chez le même client que moi actuellement, j'ai décrit un fainéant fini, incapable d'aligner deux lignes de code cohérentes et un supérieur hiérarchique qui passait son temps en réunions stériles pour faire des plannings.
Il a reconnu nommément mon collègue et mon n+2. Je n'ai pas parlé de mon n+1 de manager car ils sont potes mais ça me rassure tout de même de savoir que dans la jungle du travail, certains connaîssent et on reconnaîssent les glands.

Mon commercial, quant à lui, à demandé à me parler. Un peu comme ma mère quand j'étais adolescent; je déteste les conversation qui commencent par "il faut qu'on parle".
Lorsque j'avais soulevé auprès de mon commercial les problèmes rencontrés lors de ma mission actuelle, j'avais été réconforté par sa réponse: "je préfère perdre le client que toi". Je me sentais mieux loti que d'autres collègues externes moins fortunés dont le commercial avait comme seule et unique solution de laisser pourrir.
Depuis le discours a changé, il est important que chez le client "je me positionne bien", que je sache "saisir des oportunités". À la réflexion je me demande si cette technique "bon puis mauvais" n'est pas plus insidieuse.

J'ai eu droit à un remontage de bretelles en règles, je n'ai pas fait assez pour rester chez le client (normal puisque je souhaite plus que tout en sortir). On me demande donc maintenant de tout mettre en œuvre pour rester; chercher une autre mission, une autre filliale. On m'ordonne de me contrefoutre de la fin de ma mission, l'important c'est l'avenir. "Après toi le délugé".
Il faut que j'appelle, que je mail à toutes les personnes que je connais, des fois qu'ils aient une mission. Ben oui, c'est ça, je vais faire ton boulot en plus du mien; je vais aller me vendre comme une pute. "Ingénieur trépané cherche mission pour manger et enrichir sa société".

À défaut, il me propose une mission entre Noël et le jour de l'an pour remplacer un collègue qui a pris ses congés sans demander l'avis du client. Un peu normal puisqu'on a envoyé le-dit collègue à deux heures de chez lui, alors qu'il sortait d'une mission à une heure de chez lui et avait clairement signifié ne pas vouloir recommencer pour profiter de sa petite dernière.
Et après on nous promet des missions de proximité en réunion d'agence.

Sinon il y a bien une solution de proximité pour moi: un temps partiel; à condition que je n'ai rien contre une diminution significative de mes émoluments déjà forts modestes. Mais il me rassure: c'est une mission de prestige qui payera bien.
Une mission qui paye bien par un ingénieur qu'on paye moins.
C'est moi qui délire ou tout le monde s'est tartiné la gueule de configure de con aujourd'hui ?

Là dessus il enchaîne, mieleux, sur un discours commercial synthétique; lavable en machine à 30 degrés. On parle de ma vie, de mes petits problèmes personnels, la femme, les enfants ...
Tiens, d'ailleurs ça me rappelle qu'ils m'attendent.

En partant, je croise l'attachée aux ressourches (in)humaines. Elle aussi à l'air d'en avoir marre. Difficile quand il n'y a pas de client et qu'on doit implorer l'obole. Ou alors elle est experte ès techniques de manipulations mentales par empathie. J'hésite encore entre la paranoïa et la candeur ...
Elle s'insurge des missions qu'on me propose mais elle est un peu comme la Société Des Nations, dépourvue de force coercitive.

Enfin bref, j'ai mis fin à cette mascarade; fort heureusement pour le parpaing qui traine dans mon estomac. Ça a beaucoup jasé dans mon dos mais:
rien à foutre
rien à blanler
rien à braire
rien à cirer
...

Nonsense

On a l'impression que toute les décisions sont prises en dépit du bon sens. Je ne sais pas ... il doit y avoir un manuel qui dit, ou un comité de pilotage qui décide, de ce qu'il y a de plus logique et/ou efficace. Et c'est systématiquement l'exact contraire qui est mis en application.

Un exemple sur une équipe mitoyenne:

Situation initiale

manager Z: intriguant incompétant, tant en termes techniques que managériaux (ben oui c'est le même que le mien ...)
ingénieur A: critique sa hiérarchie de manière constructive et argumentée, aimerait monter en responsabilités
ingénieur B: s'ennuie à maintenir de vielles applications et souhaiterait des projets plus pointus, quitte à ne pas compter ses heures
ingénieur C: récemment arrivé pour aider l'ingénieur B, a trouvé une mission pas trop loin de chez lui et fait ce qu'on lui demande sans trop se poser de questions

Complication

Le manager Z doit partir.
Un projet un peu relevé point à l'horizon.

Résolution logique

Le manager Z s'en va.
L'ingénieur A prend sa place.
Un nouvel ingénieur D remplace l'ingénieur A.
L'ingénieur B passe ses compétences à l'ingénieur C.
L'ingénieur C s'en va vers le nouveau projet.

Situation finale dans les faits

L'ingénieur A s'en va, il a trouvé mieux ailleurs, on a rien fait pour le retenir.
L'ingénieur C se voit proposer le nouveau projet, il le refuse et s'en va dans une autre mission.
L'ingénieur B est laissé sur ses vieilles applications et on lui refile la part de travail de l'ingénieur C qui est parti, il ne devrait pas tarder à le suivre.
Un ingénieur D est embauché pour remplacer l'ingénieur A, les compétences sont transmises.
A terme, l'ingénieur D remplacera le manager Z, les compétences sont en cours de transmission.
On embauchera un ingénieur E pour remplacer l'ingénieur D, les compétences seront transmises, encore.

Si c'est pas de l'optimisation ça, je veux bien être sorti de ma mission (ho oui, s'il vous plait ...).

Introspection

Aujourd'hui grande réunion convoquée par mon commercial. Il commence à être un peu affolé par le fric qu'il est en train de perdre sur le projet au forfait en cours. Celui-ci étant le premier à être mené chez le client il souhaite avoir notre ressenti, sans que ça tourne au "A qui la faute ?" - c'est dommage ce jeu là m'aurait bien plu - histoire de ne pas reproduire les même erreurs.

Passons sur les frasques de mon manager qui utilise systématiquement le "Alors toujours dans le cadre du retour d'expérience" pour critiquer mon boulot sans que je puisse répondre - en soi je ne vois pas ce que ça change que ce soit dans le cadre du retour d'expérience ou pas - mais bon je réponds quand même et le descend bien de surcroit malgré ses "Mais non c'est dans le cadre du retour d'expérience".

Passons également sur les longues tirades entre mon Manager et mon Commercial sur le nombre de jours qu'on a dans le dos (un paquet).

Passons encore sur les petits messages subliminaux de mon Commercial :
  • Tu sais chez tout les clients c'est pareil (bon là je vous laisse je vais me pendre)
  • Ah le compte rapporte plus rien, je vous cache pas que pour les entretiens individuels ça la fout mal (moi qui me disais qu'au moins j'étais payé).

Alors ce qui n'a pas été dans le projet :
  1. Planning trop court : Le planning initial que j'avais proposé avec feu ma collègue de l'époque était plus long .... passons.
  2. Besoin mal identifié de la MOA : Le planning ci-dessus comportait une réunion par semaine avec la MOA histoire de faire le point, ce qui avait grandement fait tiquer mon manager à l'époque.
  3. Les maquettes auraient été une bonne idée : Le planning initial prévoyait du temps de maquettage.
  4. Cycles en V complètement bordèlique, on est en phase de dev/Avenant/recette/Intégration/Recette MOA/Spécification/Support : ça je m'en plaind depuis le début sur tout les projets.

Bref la sauce commence à prendre ... Donc en gros ils se sont bien plantés ... et là mon commercial se tourne vers moi la bouche en coeur, "ah il faut absolument finir avant le 22, si il faut, faut mettre un coup - ah pardon parceque jusque là j'ai gentiment glandé - parceque là sur le compte c'est même plus zéro, ça devient négatif".

Bah pas de problème bibi qui ne commence plus à être émoussé mais l'est bel et bien, va "mettre un coup" pour finir ça à temps - ou pas - et de toute façon se faire allumer - ou pas, ah si ça c'est systématique - parcequ'il aura oublié de remplir un des innombrable enregistrement qualité qu'il aurait du remplir ou que son responsable aurait dû remplir.

En sortant de réunion je recevais au moins 3 nouvelles spécifications sur le projet - qui est toujours au forfait si si - changeant complètement le comportement de l'application.

Ah le seul point positif, l'autre SSII qui avait aussi un projet au forfait s'est également lamentablement plantée, et en plus ils prennent un peu la chose façon conflit avec le client. Je me suis retenu de faire remarquer que je préférais cette attitude un peu plus digne que de demander combien de centimètres il restait.

Voilà pis mon commercial de me prendre à part pour m'expliquer que je devais prendre de l'ampleur et qu'il avait besoin de moi pour seconder le nouveau responsable ... C'est le même commercial qui me faisait miroiter une sortie accélérée il y a peu. Bref un petit peu schyzophrène le garçon.

Heureusement que j'ai mon copain l'ipod pour me tenir compagnie et m'isoler un peu, en plus il a le bon gout de me servir "crève" de Mademoiselle K - bon la chanson parle plus d'une rupture amoureuse, mais le refrain est chouette "crève,crève" - au moment où mon Manager entre dans la pièce :D

08 décembre 2006

Références

C'est le weekend et j'ai envie de me changer les idées.
Je ne vais donc pas encore ressasser en écrivant des lignes et des lignes sur le boulot. Voici donc deux petites références.

La première, passée par un ex-ingé rencontré dans un restaurant, qui venait de monter sa boîte. Sa philosiphie: "Tant qu'à me faire chier à bosser, autant que la thune me revienne". Je lui ai passé l'url de ce site, mais il a dû croire que c'était celle de ma SSII. Il m'aura au moins fait découvrir ce document qui, je l'espère, permettra de soigner la dépression latente de Hornet:
Le livre noir du consulting.

Seconde référence, indirectement liée à ce blog, les paroles d'une chanteuse. Je ne parlerai pas de n*uv*ll* sc*n* fr*c**s*, c'est un terme galvaudé qui n'a que peu de sens. Les journaleux aiment bien créer des concepts en trouvant des jolies formules. Je connais bien le principe, je le subi depuis plusieurs années en informatique. :-(
Mademoiselle K - À l'ombre

Sur ce, je m'en vais soigner ma déprimer en relisant le 5ème album BD des Psys, faut de Léonard.

Et pourtant ...

07 décembre 2006

Vous avez demandez des précisions, ne quittez pas

La bêtise humaine ne semble pas avoir de fond...
Mes 2 managers sur le projet (oui 2 à la gestion et 1 à la réalisation) m'ont collé un rendez-vous avec le client pour qu'on revoie les impressions ensemble histoire qu'il exprime ce qu'il veut réellement; il serait temps le projet devrait être terminé depuis à peine 2 mois. Bon je n'apprécie pas trop la personne qui représente le client, elle est assez abjecte et n'attend qu'une seule chose qu'on lui cire les pompes.

Seulement voila la veille de sa venue mon manager (celui sur site dont tout le monde parle, l'autre n'est pas foncièrement mauvais bien qu'il soit quand même un manager) m'annonce qu'il ne pourra venir qu'en fin d'après midi, je vois dans cette annonce comme une oraison funèbre.

Et ... j'ai raison il ne vient carrément pas. Son attitude est toujours aussi agréable et comme ce billet qui n'est qu'un sombre plagiat d'une idée de Schizzo, elle ne mérite que l'oprobre générale.

06 décembre 2006

La qualité ... revue et corrigée

Bon trop de contrariétés, j'ai beau essayé de négocier, Morphée ne veut pas de moi dans ses bras. Quitte à ne pas dormir autant rallumer le PC et faire un petit post édifiant.
Donc mon employeur est très porté sur la qualité. La qualité, c'est principalement une batterie d'indicateur qui permettent de dire si un projet se déroule bien ou pas et de ce fait permettent de savoir si il faut réitérer certaines méthodes ou mettre en place des actions correctives.
En gros c'est un peu comme la partie de notre cerveau qui nous rappelle que c'est pas une bonne idée de mettre sa main dans le feu parcequ'on a essayé une fois et que ça fait mal.
Maintenant certaines maladies peuvent bloquer les signaux nerveux et empécher la propagation du message nerveux de douleur, ce qui est très dangereux pour la personne car sans douleur la main reste dans le feu et finie bien cuite. PFIOU c'était long, vous êtes encore là ? Ben cette maladie c'est mon manager.
Il refuse catégoriquement de me faire ses retours dans le logiciel dédié parceque ça plombe ses indicateurs. Et pour pimenter le tout il alterne tout les moyens de communication possible et imaginable, e-mail, messagerie instantannée, communication orale, morse, signaux de fumée (bon j'exagère un peu - mais juste un peu).
La finalité : des indicateurs qui existent uniquement pour être vert ... d'où l'intérêt des indicateurs en question.
Autre fait étrange pour quelqu'un travaillant dans l'informatique, il n'a aucune notion de traitement par lot, c'est à dire que chaque notification vient indépendamment du reste, ce qui a pour effet immédiat d'empécher toute reflexion dépassant les 2 minutes.
Maintenant, si seulement ses observations étaient fondés, mais il a quand même débarqué dans mon bureau l'air grave en me disant que ça allait pas du tout, un écran sur deux ne marchait pas sur ma dernière livraison ...
Petite angoisse, sueures froide, et vérification ... on nous a demandé d'inclure des changements de structure de la base (grosse basse partagée entre plein d'applications sans versionning de base de données autrement appelée suicide collectif) venant d'une autre application. Et bien sûr sa base de test correspond à l'ancienne structure. CQFD, retourne dans ton bureau et confonds toi dans ta honte, pis au passage tu me copie 100 fois "je suis un abruti et je ne mérite pas de vivre".
Hop une petite enluminure spéciale dédicace à Schizzo (l'image est fort jolie qui plus est ça fait pas de mal).
Allez je retourne négocier avec morphée (une vraie mégère en ce moment).

05 décembre 2006

Compte rendu ...

Rappels pour ceux qui auraient manqué les épisodes précédents.
L'équipe dont je fais partie a réçu des demandes pour corriger les coquilles d'une application existante. Notre hiérarchie a décrété que cet outil historique devait être remplacé car il entraine trop de support pour l'équipe. Cela est principalement dû au fait que les membres de l'équipe sont obligés d'imputer sur le support à cet outil toutes les tâches orphelines (même sans rapport avec le support ou l'outil). Nous avons insisté sur le fait que l'ensemble de logiciels qui a été retenu comme nouvel outil ne remplace pas toutes les fonctionnalités de l'outil existant. Malgré cela, nos chefs ont décidé d'imposer cette solution à tous les projets utilisant l'ancien outil. Nous avons donc développé une solution de remplacement, et ce sans demander leurs besoins aux utilisateurs.

C'est à ce moment là que les athéniens s'atteignirent ...

À la recherche d'un projet pilote à même d'utiliser la solution maintenant quasi finalisée, les opinions divergent. Mon manager estime qu'une autre filliale que la notre serait bienvenue, car elle donnerait du poids au projet politiquement; ce serait alors un peu moins une solution "interne". Un membre de l'équipe estime quant à lui qu'il vaudrait mieux un petit projet simple, pour valider un début purement technique avant que d'entreprendre plus avant.
Les débats font rage, mais je n'y participe que très peu; ayant décidé de prendre de la distance avant de succomber à une nervousse braique donne. C'est alors que le membre de l'équipe propose de mettre en place une réunion avec les utilisateurs pour qu'ils donnent leur avis sur la question.
Un peu dans le brouillard, je n'ai compris sa stratégie qu'en décompressant une fois les débats terminés. Le but n'est pas tant de demander leur avis au client que de leur présenter le projet pour qu'ils démontent notre solution point par point (un peu comme dans la DADVSI).
Proprement machiavélique. ;->

... que les perses se percèrent ...

La réunion est mise en place. Mon manager tente plusieurs fois de la déplacer pour pouvoir y participer. Sans succès. La réunion aura donc lieu sans lui. Grand bien nous fasse. Une salle de visio conférence est réservée. Les interlocuteurs pertinents sont convoqués. Et in fine, la-dite réunion a lieu.
D'entrée, ça tape dure. Les utilisateurs ont l'impression d'un "grand bond en arrière", ils nous demandent pourquoi il a été décidé de changer l'outil, qui l'a demandé, qui a choisi et pourquoi la solution proposée n'offre pas les même fonctionnalités que la solution existante. Sur la défensive, je commence à raconter ma vie: "On ne fait pas en quelques semaines hommes, la même chose que ce qui a été obtenu au bout de la quatrième version en plusieurs années hommes."
Et c'est à ce moment là qu'arrive le sauveur, le messie, que dis-je, Dieu lui même: mon manager. (Putain mais qu'est ce qu'il fout là lui ?)
Après s'être présenté, il répond aux questions des utilisateurs. Il explique les demandes de corrections, le support. Il ajoute que l'outil est "vieux" (10 ans) qu'il utilise des "vieilles" technologies (XML et Java entre autres), donc qu'il faut le changer.
En ce qui concerne la non adéquation aux besoins des utilisateurs, il commence par parler de son concept de starter kit. Il a découvert ce mot récemment et le remet maintenant à toutes les sauces. D'après ce que j'ai compris de cet argot de l'informatique moderne, un "starter kit" est un ensemble de squelettes de programmes de base pour un environnement de développement donné, qui permet aux développeurs de disposer d'exemples concrets prêts à l'emploi. Dans l'esprit de mon manager, il s'agit d'une application "de base" que les utilisateurs pourront améliorer à l'envi sous leur responsabilité (donc plus de support pour son équipe).
Objection des utilisateurs: "donc vous déportez votre travail sur les utilisateurs". Et moi de jubilier intérieurement en criant dans ma tête "¥€$ !" tout en pompant mentalement de l'air avec mon poing.
Belotte.
Mon manager n'ayant pas plus de caractère qu'un beignet, il dit oui à tout ce qu'il ne comprend pas pour ne pas passer pour un abruti (plutôt que de l'ouvrir et de ne laisser aucun doute à ce sujet), tout en supposant que son interlocuteur doit avoir raison. En quelques minutes d'explications avec les utilisateurs aguerris, il accepte donc de s'engager à mettre en œuvre une solution isofonctionnelle. Méfiant, un des utilisateurs demande même explicitement à ce que cette promesse soit consignée dans le compte rendu de réunion.
Re belotte.
Pour noyer le poisson, mon manager enchaîne ensuite avec des retours d'utilisateurs ayant déjà migré (sous un autre outil) et qui sont fort satisfaits. Il se tourne vers moi en demandant: "on a bien fait pareil pour les projets X et Y ?". "Ben non" lui réponds-je "le projet X, on n'a pas de nouvelles et on ne sait pas ce qu'il fait; quant au projet Y, ils ont galéré et ne sont pas contents de la solution qu'on leur a proposé".
Et dix de der.
La réunion continue. Je note qu'il dit "j'ai", puis "on a", et ensuite "j'ai ... enfin on a". Bref, on sent que ça le titille de prendre le dossier à son compte. Mais comme il a compris qu'on jouait "Chroniques d'une vautre annoncée", il doit hésiter.
La réunion se termine et j'ai droit a une "petite mise au point" (sur les plus belles images de ma vie): "Il ne faut pas me contredire devant les clients, ça la fout mal. Il faut être plus positif tu comprends. Mais bon je ne suis pas au courrant de tout donc si je dis des bêtises, il faut pas hésiter à me corriger."
En une poignée de phrases, il a dit quelque chose et son contraire. Un des us dont il est coutumier.

... que les satrapes s'attrapèrent ...

La rédaction du compte rendu commence. On a tiré à boulets rouges sur le travail de l'équipe mais tous ses membres sont d'accord pour ne pas passer la chose sous silence. Si l'histoire c'est ce que racontent les vainqueurs, ce qui s'est dit en réunion, c'est ce qu'ont écrit les rédacteurs du compte rendu. On ne va pas laisser passer cette occasion de pointer du doigt les dysfonctionnements organisationnels que nous subissons au quotidien.

En parallèle, notre n+2 nous convoque pour un point sur l'avancement du projet. Le compte rendu n'est pas terminé, mais on compte bien lui exposer les grandes lignes. Mon manager passe dans le couloir et nous voit avec son supérieur. Sentant certainement instinctivement le danger, il s'invite au point d'avancement.
Le même manager convaincu de la nécessité d'une solution isofonctionnelle lors de la réunion explique maintenant qu'il en est hors de question et défend bec et ongles la solution starter kit; soutenue par le n+2. Ce dernier nous explique d'ailleurs que ce sera comme ça et pas autrement et il nous demande d'aller l'expliquer aux utilisateurs. On a l'impression d'un général envoyant ses soldats à l'abatware.

Dans le même temps, il nous faut mettre à jour notre planning prévisionnel pour le projet. Ça c'est important pour mon n+2 et je réalise qu'au début du projet on a fait un planning mais on n'a pas fait de cahier des charges. Et pour cause: on s'est assis sur les besoins clients. Je devais avoir la tête complètement dans le guidon pour ne pas tiquer avant. À ma décharge, j'évolue dans une dimension parallèle qui me fait tolérer les comportements les plus abérrants.
C'est quand même symptomatique du fonctionnement de notre filliale. On regarde combien un projet va coûter, qui va faire quoi et quand mais on se contrefout de ce dont les utilisateurs ont besoin, ou de comment on va l'implémenter. Plus tard, une personne d'un autre projet de la même filliale me dira que si on avait eu un cahier des charges, il aurait sans doute changé toutes les semaines comme pour sont projet.

Le lendemain, notre manager demande à relire le compte rendu. On s'inquiète car il a été écrit de façon on ne peut plus partiale. Il va forcément le voir et le corriger; copier coller des phrases faisant ainsi perdre au texte sa substantifique moelle.
Que non point !
Il trouve juste qu'un paragraphe est mal placé, il faudrait mettre nos arguments en face de ceux de nos détracteurs. Il déplace donc le paragraphe incriminé avant que je lui fasse remarquer le manque de cohérence et qu'il annule la modification. Il propose alors de récrire le paragraphe en démontant les arguments des utilisateurs mais ... ne trouve aucun contre-argument.

Il dit que le document lui convient et qu'il va le soumettre au n+2 pour validation avant envoi. C'est marrant parce que le n+2, lui, n'a pas le moins du monde participé à la réunion. On espère seulement que notre surchef va lire le fichier en diagonale et faire confiance à son subordonné. Si ça ne marchait pas tout le temps comme ça, on n'en serait pas là où l'on en est actuellement.

... et que les mèdes s'emmerdèrent.

Maintenant l'avenir propable prévisible.
À très court terme, le n+2 devrait s'apperçevoir qu'on va exploser les délais au niveau du planning. On va demander des ressources supplémentaires parce que c'est mal organisé et qu'on manque de temps. On va nous rajouter un responsable projet qui nous fera perdre encore plus de temps en paperasserie pseudo-organisationelle au lieu de changer de manager et de rajouter un membre à l'équipe actuelle.
Et j'ai bon espoir qu'à moyen terme, le même n+2 réalise enfin que l'ancien outil ne nous demandait pas tant de support que ça, puisque cette année les membres de l'équipe n'ont pas imputé les projets orphelins sur le support de l'outil historique.
Là, ça va être fun.

Collègues ...

Aujourd'hui, j'ai eu la joie de revoir un ancien externe. Celui-là même qui a fait un pot d'adieux la pénultième semaine. Il avait laissé un projet fini mais vu que les équipes de recette ont enfin testé, elles ont levé de nouveaux soucis. :-/
Il a appris son retour ce matin en appelant son nouveau client pour s'excuser de son absence dûe à une grève des transports en communs. Nouveau client qui s'est alors plaint puisqu'il était déjà prévu qu'il soit absent le lendemain pour aller travailler chez son ancien client.
Prévu ? Mon collègue l'apprenait de la bouche de son nouveau client. L'organisation et la communication, il n'y a que ça de vrai ... Du coup il est venu prester sa journée de corrections aujourd'hui.

Et mon collègue interne ? La grève ne l'a malheureusement pas arrêté. Il a passé sa journée à pester contre tout le monde.
Contre un nouvel externe d'abord; qui lui a donné trop de travail. Il faut dire que l'externe en question a fignolé le projet chez lui le weekend précédent pour ne pas être à la bourre ...
Contre son responsable interne ensuite, parce que celui-ci vérifie maintenant systématiquement le travail qu'il fait. Je peux facilement comprendre les inquiétudes légitimes du responsable connaissant les capatités de son subordoné ...

Ensuite il y a notre nouvelle collègue, qui a eu la difficile mission d'organiser une réunion. Entre demi-journées de congés, journées de formation et indisponibilités dûes aux projets, elle a reporté au lendemain, au surlendemain puis finalement à la semaine prochaine.

Et moi ? J'ai passé ma journée à lire des lignes de code cauchemardesques comme par exemple:

    int do_something( char *str )
    {
        str = NULL;
        str[10] = NULL;
        ...

Bon alors déjà, initialiser deux fois un paramètre, c'est pas terrible. Ensuite, initialialiser un paramètre chaîne à NULL, c'est idéal pour perdre sa valeur quand c'est un paramètre d'entrée. J'en ai déduit que ce devait être une valeur renvoyée par la fonction ...
Et en ce qui concerne la seconde initialisation:
  1. Mettre un caractère à NULL plutôt que '\0', c'est témoigner trop de confiance au compilateur.
  2. S'attaquer de la sorte au 11ème caractère d'une chaîne inconnue, c'est présumer de la taille de la chaîne paramètre et des capacités du système d'exploitation à gérer les dépassements mémoire.
  3. Enfin, tout ce joyeux foutware c'est casse margoulette quand on vient juste d'initialiser la chaîne à NULL.
Après avoir vainement tenté d'expliquer ce genre d'erreur de développement à l'une de mes collègue pendant près d'un quart d'heure, à grand renforts de justifications techniques exposées le plus didactiquement possible, je l'ai ouïe me répondre: "Ho, il est 17h, il faut que j'aille chercher mon gamin à l'école".

Et là, désolé, je ne peux plus lutter ...

Bug chaser.

Ce matin, plantage d'un service. Je commence à regarder les logs du serveur, lorsque mon manager arrive en trombe dans mon bureau. Il m'enjoint de ne pas relancer le service, ce à quoi je répond avec un œil noir que j'ai 10 ans de métier. Il y en a qui ne doutent de rien. Mais que peut-on attendre d'une personne qui à 30 ans passés dit encore: "il faut qu'on voiye ce qui se passe" ? Il me demande de regarder les logs, je rétorque que c'est ce que je suis en train de faire. Pardi !

Le problème selon lui: un utilisateur a un mot de passe avec un point. Je peux comprendre que le service ait déjà planté à cause d'une mauvaise gestion des accents et des conversions iso-latin1 / UTF-8, mais point pour un point. :-/ Pendant qu'il déblatère ses élucubrations, je me dis ce serait bien de lui apprendre l'hygiène bucco-dentaire en plus de l'orthographe. Qu'il se brosse les dents le matin ou qu'il prenne une pastille à la menthe après avoir bu son café. Tiens ... une idée marketing à creuser pour S*l*ct*.

Ensuite, il explore la voie des problèmes réseau. C'est vrai qu'ici l'infrastructure n'est pas en ligne, ni en boucle, ni en étoile mais en pointillés. Selon lui le service pourrait s'arrêter à cause des reboot des hubs. Heureusement que je lui dit pas que mon stylo bille n'écrit plus, sinon il me prescrirait un reboot de ma lampe de bureau. Il faut dire que reboot est le seul truc qu'il sache faire; alors il le vend bien: "tu comprends, quand on reboot, la mémoire est nettoyée, on est sûrs d'être clean ...". C'est ça; prends moi pour une truite.

Cela dit, un service qui ouvre des flux réseaux rémanents pour pouvoir se lancer, qui se plance si le réseau tombe et qui n'est pas fichu de redémarrer seul, c'est pas terrible. C'est d'ailleurs sans doute pour ça qu'il est encore en test sur une machine bancale au fin fond de la salle serveur. À se demander pourquoi toute l'entreprise l'utilise et la hiérarchie communique fièrement à son sujet. Bref, ayant d'autre chats à fouetter (jeu de mots), j'abandonne lâchement. Mon manager s'en retourne à son bureau et je lui crie en encouragement "bonne chance, Jim".

Il me rapelle dans l'après midi "tu peux venir s'il te plait". On note la formule de politesse postfixée, témoin de la précarité de sa situation. Je rapplique donc illico dans son bureau pour regarder ce qu'il fait (surtout le coin inférieur droit de son écran pour l'horodatage) tout en m'effforçant de présenter un air grave de circonstance.

Il recherche les sauvegardes pour restaurer la base de données tel qu'elle était la veille et découvre qu'il n'y a plus de backup depuis plusieurs semaines. Je me saisi du piano pour ne pas perdre de temps, retrouve le script d'archivage, trouve une erreur de syntaxe, la corrige et refait tourner le script. Il s'interroge: qui donc à modifié le script ? Je me retiens non sans peine de répondre: "le colonel Moutarde avec le chandelier dans la salle de bains." En tout cas ce n'est pas moi, j'étiquette systématiquement mes modifications (il faut savoir assumer). Sans réponse ni piste à son problème, il me laisser retourner vaquer.

Ce n'est qu'en fin d'après-midi qu'il trouvera in extremis la solution. Il y avait effectivement un compte avec un accent (enfin, une cédille). C'est pas comme si on avait pas déjà eu le problème ...

Hésitations

Je vois que le blog est très actif en ce moment. On sent bien que certains ont besoin d'évacuer le stress du boulot. Pour l'instant, je lis, je ne sais pas trop si je dois poster. Le risque d'être hors sujet est très grand et je ne voudrais pas démoraliser encore plus mes anciens collègues (ils n'ont pas vraiment besoin de ça en ce moment).
Les choses vont bien finir par bouger pour vous. Certains vont peut être partir, d'autres vont être remplacés.
Je vous le souhaite en tout cas.

Salut, ça va.

Le matin, dès l'arrivée, le rituel commence: "salusava", "savaétoi", "savasava". Ce ne sont pas réellement des interrogations; l'intonation des voix ne s'élève pas à la fin des phrases. Personne ne s'enquiert vraiement la santé de l'autre. On ne tient pas plus à ce qu'autrui fasse étalage de ses malheurs de bon matin qu'à ce qu'il ne répande son écœurant bonheur. Il faut plus voir ces échanges verbaux comme une entête au protocole de communication inter humains. On pourrait normaliser ça avec un Begin, une accolade ouvrante ou un D9D20 pour l'ex quarante-huitard que je suis.

La formulation correcte serait "Comment vas-tu ?" mais tout le monde en a oublié l'éthymologie; "aller", c'est aller à la selle. Du coup je me dit que je pourrais parfois me permettre une petite pique culturelle en répondrant: "tu me fais chier". Ce serait toujours plus déluré que les sempiternels "comme un lundi" ou "c'est vendredi" voire les mercredi pour les plus atteints "c'est la bascule".

Le rituel continue, certaines préfèrent un serrage de main, d'autres tiennent absoluement à ce qu'on leur fasse la bise, sauf si on est mal rasé. Ne surtout pas mélanger leur préférence sous peine de les froisser. D'un point de vue physiologique, la bise serait préférable. Non pour émoustiller les hormones (si on fait un trombinoscope un jour, vous comprendrez tout de suite pourquoi) mais parce qu'on échange parrait-il moins de microbes et de bactéries par une bise que par une poignée de main, fût-elle chaleureuse.

Le malaise continue en croisant certains collègues de bureaux mitoyens. Que faire ? Les ignorer quand on n'est pas sûr de les reconnaître ? Les interrompres s'ils sont en grande conversation ? Les saluer d'abord ou attendre d'être salué ? Un hochement de tête ou un signe de main ? Voire carrément leur serrer la louche avec une tape dans le dos et leur demander des nouvelles du petit dernier en allant au café ?

Ensuite, il faut se souvenir tout au long de la journée de ceux qu'on aura salué et des autres. À ce petit jeu là mon manager est, comme dans tant d'autres domaines, un boulet fini puisqu'il peut saluer certains de ses collègues deux fois et demander au troisième passage "je t'ai vu aujourd'hui ?". Comme quoi ... il le fait vraiement par automatisme sans en avoir rien à carrer.
Cela dit, il a au moins arrêté de me saluer pour se donner une contenance à chaque fois qu'il me croise dans le couloir (voire aux toilettes). Et ne vous y trompez pas; des deux, l'inadapté social c'est moi.