30 novembre 2006

Vous avez demandé à télécharger un logiciel, ne quittez pas ...

Dans un monde normal, pour télécharger un lien, il suffit de cliquer dessus. Enfin ... sauf quand on est un intégriste du mode texte comme moi et qu'on surf avec Lynx dans une émulation terminal VT100.

Pour des raisons de sécurité, les décideurs ont ratifié à l'unanimité d'eux même la décision d'interdire le téléchargement d'exécutables (après avoir interdit tous les web mails sauf celui du grand chef). Quand on connaît les gugusses, il y a de quoi s'inquiéter sur les réelles motivation de ce choix (c.f. artcle "Une solution professionnelle", paragraphe "Celui qui dit des conneries plus grosses que lui".)

Louable intention sur le fond; fort criticable dans la forme puisque cela empêche le plus souvent les employés de travailler.
Pour obtenir le précieux sésame du proxy permettant l'accès à l'exécutable ardemment désiré, la procédure opérationnelle stipule de contacter le service d'assistance réseau. Ce dernier se fera dans les faits une joie de télécharger le fichier à votre place; sans pour autant vous avoir demandé pourquoi vous en avez tant besoin. C'est dommage car on aurait pu en profiter pour imposer le remplissage d'un formulaire de demande de téléchargement contre-signé par le supérieur hiérarchique (tellement pratique quand il est à temps partiel, un peu comme un clignottant).
Ce que ne précise pas la documentation sus-citée, c'est de contacter le support par téléphone, parce que par mail, on peut en avoir facilement pour la demi-journée. Quand le pratique se la dispute à la productivité, moi je m'incline.

Et tout ça pour quoi ? La sécurité du système d'information ? Certes non. Faire chier le monde ? Il y a des chances ...
On peut en effet légitimement s'interroger sur cette prohibition quand on sait qu'il y a un antivirus sur chaque poste (c.f. article "Environnement de travail") et que le premier pignouf venu peut ramener les pires véroles numérique par la subreptice entremise d'une vulgaire clef USB, si ce n'est par le téléchargement d'une archive gangrainée.

Quand les responsabilités sont éparpillées et les décisions sont prises sans concertation, il y a forcément un manque cruel de cohérence globale.

Crétins Glandant au Travail

Ce matin, j'arrive au boulot, les neurones pas très en face des synapses. Sur mon bureau, traine une note syndicaliste. Je m'étonne car c'est normalement le genre de séquelle de la déforestation réservée à mon collègue interne. À titre purement ethnologique, je cède à ma curiosité et je commence à lire: "Travailleurs, travailleuses, on vous ment, on vous spolie" (non je déconne).

Le papier explique en substance qu'il y a beaucoup trop d'externes et qu'ils piquent le boulot aux internes. Un grand classique du fonds de commerce à la Poujade. On y a eu droit au niveau de l'économie nationale avec les "ritals", puis les "polaks", et plus récemment avec les "beurs". En ce qui concerne mon collègue, quand on a une petite idée de ses capacitées cognitives et quand on connaît son assiduité à la tâche, on se dit qu'il faudrait décupler les effectifs pour effectuer la même quantité de travail si d'aventure on en venait à supprimer les externes.

Amusé, je continue ma lecture. Après tout je n'ai rien contre une petite source de distraction pour se mettre en jambe le lundi matin. Le tract propagandiste continue dans la désinformation en apostrophant ses lecteurs sur la question du passage de connaissance lorsque les internes fuient le chant XXXIV du 9ème cercle. Je n'aurais rien contre un transfert de compétences à mon collègue mais attendu qu'il faut lui répéter 3 ou 4 fois la même blague avant qu'il l'assimile et qu'il la restitue amputée de moitié le lendemain; me sera-t-il permis sans me voir taxé de mégalomanie d'emettre un doute quant à ses aptitudes à prendre ma suite ?

Cela dit, faire bosser les high-glandeurs pour me permettre d'exercer mes maigres talents là où ils ne seraient pas atrocement sous exploités, je ne suis pas contre sur le principe ...

Élève Schizzo, au tableau.

Pour extérioriser mes idées noires et exprimer l'angoisse qui me ronge les sangs à l'idée de mon devenir dans cette mission merdique surtout si mon contrat venait à être renouvelé, je n'écris pas que sur ce blog mais également sur le tableau blanc de mon bureau et sur celui du bureau adjacent.

Ainsi, pour décrier un système d'exploitation mathusalemien sous lequel je devais développer et qui me causais nombreux tracas, j'avais écrit: "XXX c'est de la merde" (et non, c'est n'est pas Fenêtres pour une fois).
En dessous, un peu plus en verve j'avais écrit:

Ancienne méthode:
  • Écouter le besoin client.
  • Rédiger un cahier des charges.
  • Développer.
  • Tester.
  • Livrer.
Nouvelle méthode:
  • Développer (après avoir fait une réunion).
  • Livrer (et avertir en en parlant entre deux portes).
  • Rédiger un cahier des charges (y souligner les mots importants pour en parler avec son voisin).
  • Tester (et trouver un autre projet sur lequel imputer le temps passé).
  • Écouter le besoin client (faire une visio-conférence mais finalement faire ce qu'on pense qu'il faut au client).
Là dessus, une réunion est convoquée dans mon bureau et une fois terminée, mon manager vient pour une "petite mise au point". Il apprécie l'humour mais il me dit de ne pas abuser avec mes message sur le tableau: le client pourrait mal prendre qu'on critique ses outils.

Marrant ... tout le monde a au moins une fois dit que tel ou tel outil était de la merde. Par contre la critique ouverte sur les méthodes de travail internes passe pour de l'"humour".
Moi fatigué, moi pas comprendre.

Appel d'air

Hop je me met aussi à poster, y'a pas de raison.
Le déclic ... mon abruti de client qui me demande si je me charge d'une partie du projet, forcément je m'en charge, on m'a enlevé du projet mais en ce moment (enfin à partir de ce moment) je suis tout seul dessus, et il me désigne la fenêtre qu'il ouvre ... J'avoue j'ai été tenté de le prendre au mot juste pour l'emmerder. Mais bon, premier étage, c'est pas assez haut.
En plus la partie de l'application qui ne lui va pas, ce sont les impressions, une partie pour laquelle évidemment aucune spécification n'a été émise - on fait comme avant - là c'est pas de l'isopixel mais de l'isopoint...
Autre point rigolo, apparemment le client s'est plaint de mes capacités à communiquer à mon commercial, et mon commercial m'a évidemment répercuté les critiques, avec une finesse sans commune mesure ... en même temps j'ai tellement été pris en considération à chaque fois que j'ai émis une idée, que forcément maintenant j'hésite (faut dire - rapport au poste précédent - les idées c'est le grand truc du client).
Mais bon ce qui ressort de ma discussion avec mon commercial c'est que le client veut me voir plus souvent, donc même si j'ai rien a lui raconter il faut que j'aille le voir, ça lui fait plaisir. Vous savez c'est un peu comme la mémé qui pique qu'on rechigne à aller voir mais bon on y va quand même parce que c'est la famille ... (bon ça c'est un peu private joke mais bon).
En même temps si j'avais voulu faire de la politique (je sais il y en a toujours un peu, mais de là à ne faire que ça, y'a un pas que je ne veux pas franchir, j'ai vu assez d'exemples du genre d'individu que ça peut donner, ça grouille litérallement ici), j'aurais fait l'ENA, j'ai fait des études en informatique, moi.

29 novembre 2006

Le bon langage

Certains défenseurs de la langue de Molière ont réussi la prouesse de faire oublier les terminologies anglicistes "hardware" et "software" au profit des recommandations "matériel" et "logiciel".
Pour le meilleur et pour le rire, voici quelques équivalences anglo-saxones:
  • logiciel d'écrans de veille
    dortware
  • logiciel antivirus
    mouchware
  • logiciel de classement
    tirware
  • logiciel de copie
    mirware
  • logiciel de merde
    suppositware
  • logiciel casse gueule
    patinware
  • logiciel de nettoyage de disque dur
    baignware
  • logiciel de préparation de discours
    oratware
  • matériel de vote électronique:
    isolware
  • logiciel de compression de données
    entonware
  • logiciel de documents en attente
    purgatware
  • logiciel très compliqué:
    assomware
  • matériel du réseau local d'une entrprise:
    coulware
  • matériel de serveur en réseau:
    abreuvware
  • logiciel de poubelle de windows:
    dépotware
  • logiciel pour se défouler:
    exutware
  • logiciel d'encyclopédie:
    savware
  • logiciel de messagerie rose sur internet:
    trotware
  • matériel de la nasa:
    trounware
  • matériel pour réunion de responsables informatique:
    tupperware
  • logiciel de calcul deaugmentation de salaire:
    vatfaireware

Nouvelles Terminologies à destination des Incompétents et les Couillons.

Je tenais à rendre hommage à quelques uns de mes compagnons d'infortune pour leur humour décalé à propos du travail qui se révèle bien souvent être une bouffée d'oxygène pour mes pauvres neurones oxydés par l'ingratitude des tâches qui me sont affectées au sein de ma mission et qui m'ancrent chaque jour un peu plus dans la certitude qu'il y a décidément des souffrances pires que la mort.
(Ça se voit que j'ai révisé mon Desproges récemment ?)

On vous a déja rabattu les yeux (et pas les oreilles) avec la notion d'application "isofonctionnelle". On refait la même chose, pareil. Tellement "pareil" que les responsables intechniques qui contre-vérifient notre travail lèvent des bugs si on a le malheur de remplacer un espace par une virgule. Peu importe si les traitements effectués ne sont pas conformes.
On ne fait plus de l'isofonctionnel, on fait de l'isopixel.

On vous a aussi conté les déboires des spécifications bancales, imprécise, voire contradictoires. Quand elles existent, elles ont tendance à changer de manière aussi imprévisible que le temps et aussi incompréhensible que les humeurs d'une femme à un jouvenceau fraichement débarqué de sa campagne natale.
Bref; on parle maintenant, à l'instar des virgules, de spécifications flottantes.

Donc, si d'aventure vous entendiez parler de "spécifications flottantes pour des applications isopixel", vous sauriez où vous avez mis les pieds !

La quille !!!

Aujourd'hui était mon dernier jour alors j'ai organisé un petit pot de départ. Il y a des évennements comme ça qui se fêtent. En plus on peut se permettre quelques traits d'esprit.

Je me suis fendu d'un joli discours, dans lequel j'ai remercié Dominique Poissegrolle pour m'avoir tant appris sur le management.
Et à mon collègue qui m'a dit: "j'ai été content de travailler avec toi", j'ai répondu avec mon plus beau sourire: "mais moi aussi je partage cet avis".

Notez que je n'ai pas dit que j'étais content d'avoir travaillé avec mon collègue mais que j'étais d'accord avec le fait que lui ait été content de travailler avec moi.
Notez également la jolie tournure de phrase pour mon manager qui m'a montré tout ce qu'il ne fallait pas faire à ce poste.

C'est petit, bas, mesquin de se foutre ainsi de la gueule des gens.
MAIS PUTAIN QU'EST CE QUE C'EST BON !

Publicité ... mensongère. (et messages subliminaux)

En ce moment, je subi comme une insulte la communication institutionelle de mon employeur actuel, qui est sans correspondance avec mon vécu interne en tant qu'externe de cette société.

Je ne vais pas la nommer ici car je suis en train d'y travailler et je ne voudrais pas d'ennui pour avoir osé ouvertement critiquer leur jolie campagne nationale.

Quoi qu'il en soit, pendant que je suis empêtré dans une langueur administrative de première classe on essaye de faire croire qu'on encourage les bonnes idées à faire leur chemin.

C'est un peu duraille à encaisser pour moi mais je suis persuadé que mes chefs, eux, y croient dur comme fer.

De l'autre côté du miroir ...

Encore une grande pause dans mes posts.
Mes excuses au membre de mon fan club.
On peut gaspiller une vie à fustiger les cons.
Mais ce soir, voici venue l'heure d'épancher mes tendances sado-maso-onanistes.

Car force est de constater qu'ils m'ont eu.
Je suis devenu l'un des leurs; intégré par le système.
J'ai pris conscience des symptômes aujourd'hui.
Autopsie d'un pétage de plomb.

Après avoir passer beaucoup de temps (et donc de prises de tête) à développer, on a commencé à s'intéresser aux besoins du client. Bien entendu, celui-ci trouve que ce qu'on a fait ne lui convient pas et cherche à faire valoir son point de vue.
L'outil libre retenu pour le projet a ses normes hors de l'enceinte étouffante des locaux insalubres qui héberge mon morne quotidien de labeur mais j'ai choisi un autre format, plus proche de l'existant pensant faciliter les migrations.
Ça lui plait pas.

Alors que ma voix s'élèvait plus que de raison lors d'un houleux débat technique, mon collègue, pour demander un peu de calme demande:
"Pourquoi tu cries pour te faire comprendre ?"
Et moi de répondre cinglemment:
"Pour te casser les oreilles !"
Une volée d'ondes psychiques négatives absoluement imméritée sur l'instant mais fruit de la maturation d'un dégout pleinement justifié envers un fainéant profiteur.

La discussion périclite, stérile guerre de religions dont je vous épargnerai les subtilités jargonnesques.
Fortement agacé par le fait que mon interlocuteur ne me laisse pas finir mes phrases et préfère me témoigner un cruel manque de respect en entamant son propre argumentaire, je commence à perdre patience et je clos sur un fort peu fringuant:
"fais comme tu veux, je m'en fous quand tu mettras en prod' je serai plus là".
ABEND constructif et diplomate.

S'ensuit un départ précipité dans une salvatrice pause à rallonge (à la machine à café; je vous l'ai dit: ils m'ont eu). Fort heureusement, j'ai réussi à ne pas passer mes nerfs en fracassant du matériel, mon ulcère naissant se chargeant de somatiser mes frustrations.

Il parait qu'au bout du tunnel il y a une lumière ...