24 juillet 2006

Mon supérieur ... hiérarchique.

Vous en avez eu quelques aperçus au fil de divers articles, voici un article entièrement consacré à mon très cher coordinateur.

Dès le premier jour, ça s'est mal passé. Ça commençait pourtant bien.
Lors d'un small talk de base, il m'a expliqué qu'il était féru d'une certaine activité. C'est marrant lui répondis-je, ma femme venait à peine de déposer le bilan de son entreprise, justement spécialisée dans cette activité. Il me dit alors quelque chose comme: "Ha oui ... c'était situé à telle adresse. C'est pas loin de chez moi mais je n'y suis jamais allé. J'ai cru que c'était une secte. Et puis c'était pas super bien fichu. Il aurait fallu faire ça et ça pour que son commerce marche."
Ben voyons, l'inspecteur des travaux fini en pleine action post-contemplative qui arrive après la bataille avec LA solution. L'expertise du salarié sur la gestion d'un commerce ...

Les jours suivants, il a essayé de socialiser avec des blagues à deux sesterces. Le problème c'est qu'il semble les prendre, lui, pour de l'humour de haut vol. Alors il les ressasse. Non point qu'il verse dans le comique de répétition. Au mieux il ne se souvient tout simplement pas de ce qu'il dit à ses collègues, au pire il pense qu'on ne les a pas comprises.

Toujours dans la rubrique des rapports humains, on m'a fait remarqué que le matin, le quidam pouvait passer plusieurs fois devant la porte ouverte de mon bureau, jetter un coup d'oeil et m'y voir, mais sans prendre la peine de venir me saluer. Et lorsqu'il le fait, vers la fin de la matinée, c'est souvent sans oser me regarder; comme une corvée dont on s'aquitte au plus vite.
À ce niveau c'est même pas de l'incompétence managériale, c'est un veul manque de la plus élementaire correction.

Question organisation, c'est un champion toutes catégories.
Le logicel qu'il utilise pour prendre ses rendez-vous a beau l'avertir de chevauchements, cala semble être en vain. On a déjà fait plusieurs réunions d'équipe sans lui parce qu'il avait un autre rendez-vous. Pas un pris juste avant et qui aurait débordé, non, non ... Un pris en même temps en toute connaissance de cause.
Croyez-vous qu'il aurait pris la peine d'avertir ses collègues, lui qui est supposé diriger ce type de point régulier ? Et ben non; il faut savoir faire preuve d'autonomie et aller chercher de nous même dans son agenda.
Plouc-man 1, reste de l'équipe 0.

Car ce monsieur pratique avec une maîtrise consommée la rétention d'information. L'information c'est le pouvoir.
Ce qui ne l'empêche nullement dans le même temps, de demander à ses subalternes de communiquer plus. Faites ce que je dis, pas ce que je fais.
Ce qui pourrait passer pour une simple gaucherie doit en fait être qualifié de manipulation. Car ce qu'on lui dit, il le répète. Spécialiste ès fissalingus avec la hiérarchie, il adore trainer avec les gros pontes à la fin des réunions. Il parle de tout et de rien. Tout, c'est les informations qu'on lui a donné. Et rien, c'est peu ou prou ce qu'il a fait. Il occupe le terrain et fait voir qu'il est là en somme.
Et avec un tact devenu légendaire, il nous rappelle parfois que nos pauses (café ou discussion) ne doivent pas compter dans notre emploi du temps. Marrant comme ça ne fonctionne pas à partir d'un certain grade. Du coup, là où ce sont mes collègues ou moi qui faisont le travail pour les clients, chez ces derniers on dit qu'il (id est mon chef) a fait çi ou ça".
Les clients ne retiennent malheureusement que celui qui a fait la communication finale, même si celui-ci dit rarement "je" (j'ai vérifié, il est très fort).
Par contre quand il y a un pépin, c'est ipso facto la faute du collègue qui s'est chargée du dossier. Mon responsable s'improvisera alors sauveur en réglant le problème du client ... si ses modestes compétences techniques le lui permettent bien entendu.

Car il ne fait pas le poids techniquement alors même qu'il est censé être le référent technique de l'équipe. Il raconte ses expériences d'il y a 20 ans à l'école en guise de justification de ces choix alors que les tenants et aboutissant techniques de dossiers acutels ne sont aucunement comparables. Il est capable d'assener des contre-vérités avec un aplomb formidable. Je ne vous détaillerai pas les dégats collatéraux aux échelons supérieurs, non comprenant techniquement, mais pour autant détenteurs du pouvoir décisionnel. Ses subordonnés se sont adaptés, eux, et ont pris pour habitude de vérifier tout ce qu'il dit.

Je parlais de code bancal de collègues que je n'ai pas connu dans un article précédent. Et bien mon chef en assure le pendant administratif. Il dispose de piètres capacités rédactionnelles. C'est un comble quand on sait qu'il vise les documents écrits par ses collaborateurs. Il utilise des phrases qui ne sont pas formulées en bon français, pour exprimer des idées complètement incompréhensibles visant à ajouter des fonctionnalités à un projet déjà en retard et qui n'a pourtant pas commencé. Ne parlons pas de la mise en page des documents à partir des modèles de l'entreprise; le traitement de texte a fait ce qu'il a voulu par dessus.
Notre collègue de l'Europe de l'Est qui suit des cours de perfectionnement en français m'a une fois bluffé en m'apprenant une petite subtilité de ma langue natale. A contrario, lorsque mon n+1 tente de corriger certaines tournures de phrase de mes documents, il ne fait qu'étaler son illétrisme latent.
Je m'en gausserais s'il n'était pas bien mieux payé que moi.

Un peu de vécu: lors d'un problème qui nous été soumis récemment, plusieurs solutions s'offraient à nous. Faire le travail en interne, ou le faire faire de façon légèrement différente par un autre service. Je me suis vu ordonné de contacter l'autre service pour lui imposer de faire le boulot, avec l'aide des justifications du chef. Résultat: le service n'était pas content car il estimait que c'était à mon service de faire ce boulot (tu m'étonnes !).
Ces lointains collègues ont donc convoqué une réunion dans laquelle mon chef est entré en me disant: "je vais jouer au mauvais flic; celui qui ne veut pas faire le boulot histoire qu'ils en fasse un peu". Dont acte.
Dans les faits, quand nos collègues ont justifié pourquoi c'était à nous de faire le job, mon chef a répondu: "mais bien sûr, c'était mon idée première". Et moi de me retourner, abasourdi, pour, oubliant toute diplomacie, m'interloquer à haute voix: "je croyais que tu ne voulais pas entendre parler de cette solution ?".
Le couard. Le poltron. Le pleutre.
Je crois profondemment en la non violence, mais j'ai bien failli lui en mettre une ce jour là. Le Dalaï Lama et le feu grand G'Kar puissent-il m'en excuser.

Alors vous me rétorquerez: "pourquoi ne pas essayer de le garder à distance ?". Ce n'est pas faute de ne pas essayer. Pour n'importe qui dans notre monde moderne sur-technoligisé, dès qu'il y a un truc à faire, quelque chose à demander ? Hop ! Un petit mail et le tour est joué.
Encore faut-il que les-dits mails soient lus ... Car si c'était un PPS avec des photo montages, il le serait certainement. Mais pour des raisons futiles telles que le travail, le mail passe étrangement inaperçu. C'est au bout de la 3ème ou 4ème relance orale (si possible devant un chef du chef pour être plus efficace) qu'il commence à se bouger pour le bidule-machin-chose super urgent de la semaine précédente.
Dans le cas d'espèce, certainement plus par peur d'être pris en faute avant de partir en vacances sur la côte plutôt que par simple culpabilité. Quant à la conscience professionnelle, n'y comptez même pas. Bien évidemment le document fourni à la va-vite était fait avec un logiciel installé uniquement sur son poste (dont personne n'a pas le mot de passe). Après moi le déluge a-t-il dû penser.

À l'inverse, tout ce qu'il demande, lui, doit être fait sur le champ.
Par exemple un soir à 18h, il demande de monter un dossier en urgence pour une réunion le lendemain matin. On reste tard pour boucler tout ça (22h) et le lendemain matin, il n'a même pas eu la décence de venir plus tôt pour demander comment ça s'était passé, s'excuser, voire (on peut rêver) proposer une récup'. Non, au lieu de ça il est arrivé 10 min avant la réunion pendant laquelle il a bêtement lu l'impression qu'il a demandé qu'on lui fasse.
Pathétique.
Ne lisez pas Dominique ... Ne lisez pas ...

Et au niveau management ce n'est guère mieux. En face des gens, il vante leurs qualités. Mais dans leur dos, il n'en dit semble-t-il que du mal. Si possible à d'autres collègues, pour mieux mettre en exergue les qualités de ces derniers. Génial niveau ambiance. Car comme on s'échange tous nos retours d'expérience par messagerie instantanée; les comportements déviants de ce gueux sont une intarissable source de poilade.
Quand quelqu'un lève un ou plusieurs problèmes sur un projet, il le met illico sur un autre pour camoufler les soucis techniques et humains sous le tapis. En espérant que ceux qui prendront la suite ne s'en plaindront pas. Quid de l'expérience acquise par la première personne en charge ? Peu importe en fait, l'ambiance est tellement pourrie qu'il y a un turnover d'une incroyable célérité. Une personne reste un à deux ans; pas plus. Et ça fait des années que ça dure. J'ai surnommé mon manager "poissegrolle".

Il dit qu'il en a marre et qu'il veut partir mais ne le fait pas alors qu'il a toutes les cartes en main. Et personne ne pourra malheureusement le faire partir, puisque ce prédateur a su tisser les ramifications de sa toile politique jusqu'à des hauteurs stratosphériques.
Pour s'élever dans l'échelle sociale on peut chercher à s'améliorer ou enfoncer les autres au vu et au su de sa hiérarchie.
Plus facile, plus rapide est le côté obscur.

Voila, c'est un peu bâclé comme article mais parfois, certains sujets ne méritent pas qu'on s'y appesantisse. Il faut parfois savoir implémenter rapidement un exut-ware. ;-)

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