19 décembre 2007

Mon commercial

Une haute stature, un teint hâlé, des tempes grisonnantes, un costume tiré à quatres épingles et un sourire sournois. Vous aurez reconnu le portrait robot d'un commercial.
Le mien ressemble à peu près à ça et, malgré des centres d'intérêts communs qui avaient posé des fondations correctes à notre relation de travail, plus j'apprends à le connaître et moins je l'apprécie.

Comme beaucoup, il utilise des ficelles grosses comme des cordes d'alpinisme pour chercher à me refourguer la mission pourrie qui vient malheureusement pour lui de lui tomber sur le coin de la gueule. Dommage pour sa pause cloppe.
Il fait pourtant des efforts considérables pour ne pas être emmerdé avec des clients. Le niveau de prospection approche la barre du zéro Kelvin. Je devrais peut-être lui suggérer de mettre le numéro de fax de l'agence sur liste rouge histoire que de futurs hypothétiques clients ne risquent pas de nous retrouver sur les pages jaunes.

Lors de mon entretien annuel, j'avais utilisé l'expression "mission technique-only" pour conceptualiser mes apétences professionnelles et, je ne sais pourquoi ni comment, il a bien imprimé cette expression. Du coup il en use et en abuse; sans doute dans le vain espoir de me faire croire qu'il prend en compte mes doléances.
Récemment, il a cherché à me vendre 6 mois de formalisation de besoin et de rédaction de cahier des charges comme une mission "technique-only". Comme tentative de manipilation, c'est relativement pathétique. On retrouve les archétypes si bien décrits dans le livre noir du consulting (l'auteur en étant anonyme, je ne pourrai pas lui envoyer un petit mot gentil pour le prévenir que je le cite).

Je ne sais pas si c'est le début d'une dépression induite par la période des fêtes, mais je me sens blasé de ces méthodes grossières, à la limite de l'insulte à mon intelligence. Moi qui m'estimait peu apte à l'humain, je me retrouve parfois avec des éclairs de conscience fulgurants étalant en une fraction de seconde les incohérences du discours qu'on me sert. Je vieillis et la mayonnaise ne prend plus. C'est sans doute aussi pour cela que mon commercial ne fait rien pour chercher à me garder alors qu'il sait pertinemment que je suis sur le départ.

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