09 mars 2008

First week on the job ...

Il y a quelques jours, on m'a fait passer un entretien chez un client après que mon alchimiste de commercial ait transformé mon C.V. me charcutier tripier en C.V. de tourneur fraiseur (enfin développeur C++ W*nd*ws en l'occurrence). La frontière entre le mensonge éhonté et la subtile désinformation est mince. J'ai dû expliquer que j'avais donné des cours de V*s**l St*d** et que j'avais fait beaucoup de développement par le passé. Il n'y a dans les faits aucune corrélation entre ces deux déclarations (véridiques au demeurant), mais l'auditeur entend ce qu'il veut bien entendre.

A la fin de l'entretien, le client a tout de même levé vers moi un œil dubitatif en me demandant si j'avais des questions sur la mission. J'ai failli lui répondre: « Non, je m'en fous. N'importe quoi pour ne plus être à l'agence et devoir supporter les conversations insipides des commerciaux qui se gargarisent quotidiennement de leur analyse pointue sur l'émission télévisuelle de la veille. Du polar franchouillard mettant en vedette une mère de famille de moins de 50 ans pour les ménagères de la même tranche d'âge, au pseudo radio crochet tendance télé réalité sur lesquel ils font des pronostics pour la semaine suivante, en passant par l'incontournable best of à thème classé par ordre inverse d'importance (bêtisier / paranormal / chanson ... rayez les mentions inutiles). Bravo la prétendue élite dirigeante. »

De cette diatribe mentale, je n'ai gardé que la substantifique moelle initiale: « Non ». Je n'avais pas de question, c'est mon commercial, présent lors de l'interrogatoire (mais pas pour ma défense) qui en a trouvé une ou deux, histoire de me donner du grain à moudre.

Ensuite, ce fût le tour d'un collègue de passer sur le grill. Il semblait mieux loti que mézigue. On lui proposait un poste de développeur D*t N*T alors qu'il a une formation de ... développeur D*t N*T. Même une montre cassé indique l'heure exacte deux fois par jour. Il s'en est mieux sorti que moi, il a posé les bonnes questions tout seul et le poste pour lequel on le proposait était à pourvoir rapidement.

On aurait pu penser qu'il serait pris rapidement et que je serai mis au rancard mais au royaume du chapelier fou qu'est le business informatique, c'est moi qui ait été retenu en urgence ...

J'ai commencé le lundi suivant, on m'a mis le pied à l'étrier et j'ai embrayé sur le code. De plus plus, le C n'a que le nom. Aucune séparation pour hiérarchiser les données, tout est dans une grosse structure qui regroupe tout et qui dissimule ses intentions sous le patronyme de handle. Comme plusieurs fonctions ont besoin de manipuler ce conglomérat de bits, elles partagent une même variable globale. Robuste pour les threads. Un superficiel vernis objet est badigeonné avec des routines Get() qui renvoient des pointeurs sur des externs ...

Pour couronner le tout, la machine flambant neuve qu'on m'a refourgué dispose d'un clavier qui envoie les scancodes en OutOfOrder (sans doute pour l'optimisation); ce qui génère un nombre exaspérant de typos.

Je suis un programat...
Je suis un program...
Je suis un porga...
J'écris du code.

La route est longue, mais la pente est raide.
CMB.

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