15 août 2006

De l'adéquation et des restes humains.

Parfois les clients ne savent pas avec exactitude ce qu'il veulent et d'autres fois, trouver la bonne personne ne leur est pas chose aisée. Mais il y a des fois où il y a "des coups de pieds au cul qui se perdent" comme disait mon grand-père.

Un jour, un client formule une demande: il veux un administrateur système ayant 10 ans d'expérience. Mon commercial envoie alors les C.V. de deux ingénieurs en sous-charge à ce moment-là. Celui d'un collègue plutôt développeur, avec 10 ans d'expérience. Et le mien, franchement orienté administrateur système, avec (seulement) 5 ans d'expérience.

Je crois en la loi de Murphy comme je crois en la grativé; parce que je constate tous les jours des exemples flagrants du bien-fondé de ses assertions sur le fonctionnement de notre univers. Ce jour là ne fait pas exception: le client préfère choisir mon collègue que moi, parce qu'il a les 10 ans d'expérience voulus.

Oui mais voilà, en étant attentif, on note que mon collègue est principalement développeur; et cela n'a rien à voir avec l'administration système.
Mon collègue et moi-même faisons donc mander nos réfléxions au client via notre commercial. Il semble flagrant que mon profil correspond mieux techniquement à la requête telle qu'elle a été formulée. On sait comment ça se passe, les décideurs ne sont pas toujours les plus au courrant et l'empilage d'intermédiaires induit des déperditions d'information.

En bon commercial, le mien est réticent à prendre le client à rebrousse poil. Un peu comme moi, qui n'aime pas trop éteindre un serveur en débranchant la prise. De bonne grâce, il rappelle tout de même pour exposer notre point de vue.

Le client reste inflexible, il veut la personne avec 10 ans d'expérience. Il y en d'autres qui recrutent les yeux fermés des personnes issues d'écoles reconnues ou de formation prestigieuses ... Enfin passons.

Chronique d'un échec annoncé, ce qui doit arriver arrive: mon collègue se fait sortir de chez le client. Motif: ne correspond pas à la mission.
Quelle surprise ! C'est pas comme si on ne leur avait pas dit ...
Mais malgré les efforts de mon commercial, ils ne veulent toujours pas de moi, snif.

Quelques temps plus tard, mon collègue est placé chez un autre client, pour une mission de développement cette fois-ci. Il connait bien les technologies utilisées mais il maîtrise moins le métier du client. Tout naturellement, il pose des questions pour pouvoir avancer dans son travail.

J'aime bien les gens qui savent rester curieux même en avançant en âge, assez humbles pour ne pas prétendre tout savoir et qui cherchent à s'améliorer pour essayer de réaliser correctement ce qu'on leur demande.
Mais tout le monde n'est pas du même avis que moi. Le client le sort parce qu'il pose trop de question et qu'il manque d'autonomie.
Et on dit que la foudre ne frappe jamais deux fois le même endroit.

J'imagine que ces deux clients fonctionnement comme celui où je suis actuellement. De petits chefaillons avec le bagage technique mince mais bien décidés à imposer leur avis. (Que Charles veuille bien excuser mon plagiat.)
Si ce n'était les conséquences de ses deux /kick, mon collègue aura sans doute évité deux missions merveilleusement merdiques.

Et moi, quand est-ce qu'on me délivre ?

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